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Contrairement à Toronto ou Vancouver, Montréal privilégie le verdissement à l’agriculture urbaine. Toutefois, le premier bilan du Plan stratégique de développement durable de la collectivité montréalaise souligne que l’agriculture urbaine répond à de nombreux enjeux tels que la promotion de la sécurité alimentaire, l’accessibilité aux aliments frais, la protection de la biodiversité, la réduction de la pollution et la promotion des interactions sociales.

L’agriculture urbaine présente néanmoins un avantage certain sur le simple verdissement. « Faire pousser des fruits et des légumes, ou des herbes aromatiques, nécessite une présence continue et beaucoup d’attention. Ce qui est bénéfique aussi pour la communauté », pense Gaëlle Janvier, chargée de pour l’organisme Alternatives.

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Et ce qui est bon pour nous le serait aussi pour la biodiversité. « Les plantes diverses, plantées autour des arbres, améliorent la résilience de la communauté végétale en créant un corridor de biodiversité capable de résister aux maladies et aux parasites », rappelle Jérémie Vachon, biologiste et technicien en environnement de l’Éco-quartier du Plateau-Mont-Royal.

Chaque plante aide à capter la chaleur et peut fournir une source de nourriture avec un peu d’entretien. De nombreux projets de verdissement sont d’ailleurs encouragés par les éco-quartiers, en commençant par les modestes carrés de terre entourant les arbres des trottoirs.

Des trottoirs aux toits, la cité redevient jardin pour mieux nourrir ceux qui y vivent. Il faut alors célébrer les opérations de guérillas vertes enrichissant notre écosystème urbain, surtout lorsqu’elles touchent les légumes et les fruits. Une opération de libération des plantes potagères montréalaises, encouragée par le CRAPAUD, qui ensemencera diverses ruelles de la métropole cet été.

Toits gourmands

De nombreux projets d’agriculture urbaine prennent les toits d’assaut. Surplombant la rue Antonio-Barbeau, à Montréal, la serre des Fermes Lufa n’est pas seulement un lieu où l’on cultive. Ce prototype d’ingénierie s’avère un modèle de gestion de l’eau et de l’énergie.

Assez solide pour résister à nos hivers rigoureux, la serre utilise la chaleur émise par les locataires tout en leur offrant un bon isolant thermique. Destinée à être productive à l’année, elle recrée plusieurs microclimats favorables aux diverses plantations et utilise des méthodes alternatives de culture et gestion des insectes (sans pesticides, ni insecticides) développées en collaboration avec l’Université McGill.

L’organisme Alternatives développe également la culture sur les toits dans des bacs à réserve d’eau. Alors que les terres agricoles disparaissent, les toits offrent un nouvel horizon pour les légumes!

Mange ta ville

Jardin maison pour manger, un projet d’agriculture urbaine, vient de voir le jour dans le quartier Carrefour-Feuilles de Port-au-Prince, en Haïti. L’objectif : favoriser la sécurité alimentaire des populations. Une voie pavée par Cuba, rappelle Gaëlle Janvier, chargée de projet chez Alternatives. « La Havane est en effet aux trois quarts autonome pour ses produits frais : 64 % du riz, 58 % des légumes et 39 % des fruits sont produits en ville. »

Port-au-Prince compte 50 % de la population d’Haïti. Et pourtant, le manque de terres cultivables environnantes y est criant. « La terre y est trop sableuse et les légumes n’y poussent pas. Il faut donc privilégier la culture de bacs hors-sol et initier les gens au compost. »

Bâti autour d’un jardin éducatif, ce nouveau projet, réalisé en collaboration avec l’organisme de promotion de la santé APROSIFA, vise à éduquer la population à la permaculture en recréant un écosystème productif complet avec couverture de sol, gestion de déchets et constructions écologiques. Semer une petite graine au cœur de la ville...

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