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Cela fait trois mois que je souffre d’un mal invisible et sournois. Il reprend à 7 heures tous les matins pour s’achever dans un dernier concert vers 16 heures : ça tape, ça bourdonne, ça pétarade...

À moins d’un coin de rue de mon bureau, d’intenses travaux de voirie et de construction – un immeuble de 10 étages doit voir le jour d’ici l’automne — me rappellent quotidiennement que mes oreilles fonctionnent bien.

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« Le bruit est le stresseur numéro 1 en ville. Plus envahissant qu’avant, il est aussi présent sur de plus longues périodes », explique Richard Martin, agent de recherche à l’Institut national de santé publique du Québec.

Son équipe élabore actuellement un avis sur le bruit destiné au Ministre de la Santé du Québec. Ce document, qui sera remis à l’automne, tâche de faire le point sur la situation québécoise. Il pourrait bien nourrir une politique globale sur le bruit au Québec.

Le bruit environnemental — moins documenté que le bruit en milieu de travail – aurait fortement augmenté ces dernières années pour devenir un véritable problème de santé publique. Plus tôt cette année, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) pointait du doigt le bruit environnemental — en Europe — comme responsable de la perte d’années en santé et la cause de nombreuses maladies.

« L’OMS considère le bruit comme une menace. Fatigue, somnolence, baisse de l’attention et de la concentration ne sont que quelques-uns des maux découlant du bruit », relève le chercheur.

Poison sonore

Lorsqu’on parle de bruit, c’est que le son indésirable dépasse 60 décibels – celui d’une conversation ou le son de la télévision. Une rue bruyante, 80 décibels; avec marteau piqueur, 100 décibels. De gênante, cette pollution devient alors nocive.

Toutes ces nuisances sonores affectent directement notre santé : augmentation des risques de l’hypertension et de l’infarctus du myocarde, baisse du système immunitaire, troubles du sommeil, etc.

De la surdité aux complications de la grossesse, de nombreuses études démontrent que les impacts nuisent particulièrement aux enfants, personnes âgées et les travailleurs de nuit plus sensibles aux bruits diurnes.

« Ce sont les plus vulnérables. Des recherches démontrent même des liens entre la quantité de bruits et les troubles d’apprentissage et de développement cognitif des enfants », note Richard Martin.

Différents groupes de citoyens se mobilisent d’ailleurs contre ce « contaminant ». Le Regroupement québécois contre le bruit publie, par exemple, les destinations soleil déconseillées — agressions sonores garanties!

À l’autre bout du spectre sonore, l'Ordre des orthophonistes et des audiologistes du Québec (OOAQ) lançait, il y a trois ans, un concours des lieux paisibles. La ville de Lorraine avait décroché le premier prix en 2007 de l’endroit le plus paisible au Québec!

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