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Après l’homme, la vache et le cacaoyer, la puce d’eau voit son génome déchiffré. Grosse d’à peine 2mm, la daphnie –nommée puce d’eau en raison de son déplacement saccadé— se retrouve dans chaque trou d’eau ou presque.

Et ce récent séquençage de la daphnie rouge (Daphnia pulex) montre que ce minuscule crustacé possède plus de gènes que l’homme: près de 31,000 contre seulement 23,000 gènes pour l’homme.

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«La daphnie possède 30% de gènes de plus que nous, car elle fait plus de duplication de copies que n’importe laquelle des espèces. Ce qui lui permet de mieux s’adapter à son environnement sensible», relève France Dufresne du département de biologie de l'UQAR. Et par conséquent, elle pourrait nous en apprendre beaucoup sur l’adaptation génétique aux changements environnementaux.

L’équipe de recherche dirigée par la scientifique travaille plus particulièrement sur l’identification des gènes de la voie de l’insuline de la daphnie. Ces gènes sont liés à la croissance et à la longévité de la puce d’eau. «Elle est capable de modifier sa taille selon ses prédateurs potentiels: plus petite en présence de poissons, plus grosse lorsque d’autres invertébrés —principalement des larves de moustiques– veulent la manger», explique la chercheuse.

Ce mécanisme de défense s’avère nécessaire en raison de la forte mortalité des populations de puces d’eau. La daphnie constitue en effet une importante ressource alimentaire pour de nombreux poissons et autres invertébrés.

L’avantage d’être une puce d’eau

La reproduction de la daphnie s’avère fascinante. Elle se reproduit principalement par clonage, mais également par reproduction sexuée. «Elle alterne les deux reproductions: elle se clone l’été et se reproduit avec un mâle l’automne. Ce qui permet un brassage des gènes», explique la biologiste.

Lorsque les bonnes conditions sont réunies (température, etc.), une nouvelle génération de puces d’eau apparaît tous les 20 jours. Sa longévité moyenne est de trois mois –lorsqu’elle ne sert pas de déjeuner!– et peut même migrer de l’autre côté du lac.

La daphnie s’avère très sensible aux changements de son environnement et à la pollution des eaux. «C’est un peu notre canari à nous. De nombreux tests de laboratoire mesurent la toxicité d’un polluant par le pourcentage de mortalité chez la daphnie.»

Chez la puce d’eau, de nombreux gènes seraient dévoués à la chimioréception, des capteurs sensibles aux changements chimiques.

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