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C’est septembre: le moment de l’année où on s’inquiète de la glace dans l’océan Arctique —ou ce qu’il en reste. Cette année: encore un petit effort et on aura battu un nouveau record.

Là-bas aussi, l’été tire à sa fin. Ce qui signifie que chaque année, l’épaisseur de glace et l’étendue de glace —deux mesures distinctes— atteignent leur minimum à peu près à cette époque-ci, avant que le froid ne recommence à reprendre ses droits.

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Mais il fut un temps où le «minimum» voulait dire que les glaces touchaient malgré tout la terre et que jamais un bateau n'aurait pu y passer. Selon des scientifiques de l’Université de Brême, en Allemagne, l’étendue de glace serait descendue à 4,24 millions de kilomètres carrés le 8 septembre, soit sous le record (depuis 1972 qu’on prend des mesures satellites) atteint en 2007.

Il y a quelques décennies, la couverture glaciaire se maintenait autour de 7 millions de kilomètres carrés.

Le record n’a pas été confirmé par l’autorité que représente le National Snow and Ice Data Center (NSIDC) des États-Unis. Celui-ci évalue plutôt à 4,34 millions de kilomètres carrés l’étendue de glace le 10 septembre, ce qui n’en fait «que» la deuxième plus petite couverture glaciaire de l’histoire récente, après 2007.

La différence entre les deux chiffres reflète des méthodes de calcul différentes, comme l’explique le NSIDC dans son communiqué. Ceci dit, qu’on soit en première ou en deuxième place cette année, la baisse généralisée des dernières décennies ferait de cette couverture glaciaire la plus faible depuis 8000 ans.

Au point où le climatologue allemand Dirk Notz, de l’Institut Max-Planck, a senti le besoin d’écrire un billet soulignant combien cette «veille» de la couverture glaciaire que font les médias à chaque mois de septembre nous «distrait» de l'autres importante mesure, celle de l'épaisseur.

Qu'il y ait moins de glace visible du haut des airs, c'est une chose importante, mais que la glace soit moins épaisse, c'est plus grave: traditionnellement, dans ces régions où de la glace peut rester à l'année longue, neige et glace s'accumulent d'hiver en hiver, formant une couche de plus en plus dure. Si, comme d'autres mesures tendent à le révéler, les plaques de glace qui n'ont pas fondu cet hiver sont de plus en plus minces, cela signifie que leurs années sont comptées, à elles aussi et qu'on pourrait assister à un moment donné à une accélération du rythme de disparition de la glace arctique.

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