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La musique adoucit les mœurs. Elle apaise aussi certains comportements agités chez les patients atteints d’Alzheimer. Plus encore: une réaction à l’écoute de musique témoignerait d’une bonne perception cognitive des émotions. Ce que les personnes atteintes d’Alzheimer conservent longtemps!

La Journée mondiale d’Alzheimer, dont le thème cette année porte sur Les facettes de la démence, se tourne vers les malades et leur qualité de vie. Et la musique peut y être d’un certain secours en facilitant les moments quotidiens difficiles, tel le bain.

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«On a le pouvoir de choisir les morceaux qui vont susciter des émotions: gaieté, tristesse, peur et apaisement. Ces réactions sont assez universelles», explique Lise Gagnon, neuropsychologue de l’Université de Sherbrooke.

Pour le vérifier, la chercheuse du Centre de recherche sur le vieillissement a exposé 24 participants âgés de 53 à 79 ans— 12 personnes atteintes de démence (DAT) et 12 personnes saines (groupe contrôle)— à des morceaux gais ou tristes.

Elle constate bien peu de différences entre les deux groupes. «Tous réagissent de manière similaire: ils ont du plaisir. Et cette fonctionnalité persévère longtemps dans la maladie», relève la chercheuse.

Dans une autre étude qu’elle poursuit, la chercheuse analyse la réaction de malades aux sons ambiants (voitures, etc.). Cette recherche vient tout juste de débuter, mais les premiers résultats semblent plus contrastés: «On observe moins de réactions chez les malades».

De plus en plus, les chercheurs s’intéressent à ce que l’on qualifie d’«approches thérapeutiques non médicamenteuses»: art-thérapie, musicothérapie, jardins thérapeutiques. Ces pratiques visent à améliorer la qualité de vie, à favoriser la socialisation et la communication des personnes atteintes de cette maladie dégénérative.

Chanter, bon pour la mémoire

L’écoute de la musique serait comme faire du vélo, difficile à oublier. Elle fait référence à la mémoire procédurale –celle du «comment on fait les choses»— à la source de nombreux apprentissages moteur et langagier.

Même les non-musiciens ont acquis implicitement les règles de l’écriture de la musique et peuvent distinguer une fausse note. Il n’y a qu’à penser aux comptines et berceuses de notre enfance encore si présentes.

Un des collègues de Lise Gagnon, le chercheur français Hervé Platel, est allé un peu plus loin: il fait chanter les personnes atteintes d’Alzheimer. Bon pour leur humeur, il a même constaté que ses participants s’avèrent capables de mémoriser de nouvelles chansons!

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