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Vous vous souvenez d’Ötzi, l’homme gelé dans les Alpes depuis 5300 ans? Il vient de décrocher l’honneur d’être l’homme au génome décodé... qui est décédé depuis le plus longtemps!

À ne pas confondre avec les génomes des Néandertaliens, qui sont plus anciens de quelques dizaines de milliers d’années mais dont ne récolte de l’ADN que petits fragments par petits fragments. Ötzi, lui, a offert un génome apparemment complet, à en juger par des résultats préliminaires présentés la semaine dernière lors d’un congrès sur les momies.

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Découvert en 1991 à la frontière italo-autrichienne, ce corps figure sûrement parmi les plus étudiés du monde. C’est que la glace l’a conservé étonnamment bien pour un individu de cet âge, au point où on a appris au fil des années qu’il souffrait d’artériosclérose, qu’il avait des caries... et des tatouages! Grâce à ses dents, on a su qu’il a grandi dans la région de Bolzano, dans le nord de l’Italie. On a trouvé en lui des restes de son dernier repas.

Il avait aussi une pointe de flèche dans le dos. Celle-ci a percé une artère et l’a probablement tué sur le coup.

En 2008, un séquençage du génome de ses mitochondries (transmis par la lignée maternelle) avait révélé une parenté «d’Europe centrale», mais mêlée à des mutations inconnues chez les populations actuelles. D’où l’effort pour séquencer son génome complet. Celui-ci a incidemment été entrepris sous la supervision d’un centre de recherche qui doit remercier Ötzi pour son existence: l’Institut des momies et de l’homme des glaces, à Bolzano.

Ce n’est pas juste une quête généalogique, encore que l’équipe ait déjà commencé à analyser de l’ADN provenant de squelettes d’Europe centrale, afin d’avoir une base de comparaison.

Au-delà de la généalogie toutefois, le séquençage d’un homme de 5300 ans sera encore plus intéressant si on parvient à récolter des indices sur les microbes qui partageaient ses intestins —et du coup, si on parvient à déduire quelle évolution s’est produite chez ces microbes entre hier et aujourd’hui.

Le directeur de l’Institut, Albert Zink, a révélé lors du congrès italien, les 21 et 22 octobre, que son équipe avait effectivement récolté de tels indices, mais ne s’est pas avancé davantage, dans l’attente d’une publication.

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