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Comment concilier découverte et prudence? C’est sur cette question, relevant de l’éthique en sciences, que se sont penchés chercheurs et étudiants du Québec et de la France, lors du récent Bar des sciences, organisé par l’Association francophone pour le savoir (ACFAS), dans le cadre du son 12e Forum Science et Société.

Comme le rappelle d’emblée Johanne Lebel, directrice de projets à l’ACFAS et animatrice de l’événement, «toutes nos actions ont un impact sur ce qui nous entoure et il est donc important de se soumettre à des questions déontologiques.» Mais l’éthique ne peut s’appliquer de la même façon à toutes les disciplines scientifiques. Quatre chercheurs issus de milieux divers étaient présents lors de l’événement pour en témoigner.

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La science est présente partout dans notre société, notamment à travers les innovations et les produits qui sortent des laboratoires. À tous les niveaux, ces travaux peuvent poser des problèmes, que ce soit de pollution avec les pesticides relâchés dans l’environnement comme le souligne Normand Voyer, chercheur en chimie bioorganique à l’Université Laval ou, comme le précise Jean-René Duhamel, chercheur au Centre de recherche en neurosciences de Lyon, avec le droit de faire des expérimentations animales en recherche médicale.

Mais jusqu’où un scientifique peut-il aller dans sa démarche? Sous prétexte que les enjeux sont vitaux pour l’homme, a-t-il le droit de prendre des risques? Luc Bouthillier, chercheur en foresterie à l’Université Laval, souligne le fait que chaque société a ses propres codes moraux et que des pratiques qui sont naturelles pour certains peuvent affecter la sensibilité des autres. Pour lui, «l’homme devant une situation compliquée se met en pilote automatique». C’est pourquoi il est important d’avoir une éthique pour éviter les débordements. Mais encore une fois, il n’est guère possible d’être manichéen lorsque l’on s’occupe de la notion d’éthique, puisque tout dépend du point de vue.

Si aucun intervenant n'a été capable de déterminer quels devraient être les paramètres d’une éthique idéale en science, tous se sont tout de même accordés pour dire que le citoyen devrait tenir une place importante dans les processus de décisions. Il faut, selon Normand Voyer, faire confiance aux scientifiques, mais non aveuglément. Et Frédéric Galley, chercheur en anatomie-pathologie à Lille, de rajouter: «Il faut parvenir à un équilibre entre éthique, nécessités de la science et nécessités de l’homme».

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