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Le nouveau champ de bataille du gaz de schiste se trouve dans un coin de l’État de New York, situé à moins de 500km de Montréal. Un processus d’évaluation public en cours depuis quelques mois pourrait redéfinir le futur de cette exploitation.

C’est que le ministère de l’Environnement de l’État de New York a décidé de revoir la réglementation. Et la première étape consistait en un appel aux suggestions du public. La réponse a été énorme: de septembre dernier, jusqu’à la date limite du 11 janvier, 21,000 commentaires du public ont été reçus. Selon les autorités, jamais plus de 1000 commentaires à la fois n’avaient été reçus, dans toute l’histoire des audiences publiques environnementales de l’État de New York.

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La réglementation que les autorités de l’État veulent réviser concerne l’eau. La technologie, appelée fracturation hydraulique, consiste à envoyer des tonnes d’eau dans le sous-sol pour fracturer la roche contenant le gaz. Il faut ensuite se débarrasser de l’eau qui, contaminée, remonte en grande quantité. Il n’existe, depuis 2005, aucune réglementation encadrant le suivi de la qualité de cette eau, depuis son injection dans le sol jusqu’au moment où on s’en débarrasse, tantôt dans les rivières, tantôt dans les usines d’épuration, tantôt dans des cuves naturelles.

L’opposition au gaz de schiste a commencé à lever en 2011 dans cette région des États-Unis, bien que l’exploitation se faisait depuis quelques années —la couche géologique Marcellus court sous une partie de l’État de New York et de la Pennsylvanie. Plusieurs des mouvements Occupons de la région en ont également fait un de leurs sujets de prédilection. Un élu à Washington, le républicain Maurice Hinchey, s’est même signalé depuis 2010 comme un des plus fervents défenseurs d’une réglementation plus sévère à l’égard de l’industrie. Hinchey représente un comté situé au sud des Finger Lakes, le long de la Pennsylvanie, dont les parties rurales, plus pauvres, sont parmi celles qui ont vu forer le plus grand nombre de puits en Amérique du Nord.

L’Agence américaine de protection de l’environnement (EPA) est également engagée dans un processus de révision des connaissances, mais ses recommandations sur une éventuelle réglementation n’arriveront pas avant la fin de 2012. L’État de New York pourrait bien baliser le terrain dès ce printemps.

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