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RALEIGH - On parle depuis longtemps de faire participer le citoyen à la science. Mais jusqu’ici, les efforts se sont le plus souvent limités à faire contribuer ce citoyen à la collecte des données. Il est temps d’aller plus loin... et personne ne semble savoir comment s’y prendre.

 

La science citoyenne, c’est par exemple lorsqu’un maximum de gens aident les scientifiques à obtenir un maximum de données sur la qualité de l’air et de l’eau aux quatre coins du pays, ou bien recense les espèces d’insectes dans leur coin. Ces exemples et d'autres font partie du récent projet SciStarter, sous-titré «La science que nous pouvons faire ensemble».

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Mais si on veut parler d’une vraie «démocratisation de la science», il faut impliquer le citoyen dans l’ensemble du processus, ont défendu vendredi l’étudiante en écologie marine Amy Freitag et la philosophe des sciences Janet Stemwedel, dans le cadre du congrès Science Online, en Caroline du Nord. Et c’est là que ça accroche: «on ne sait pas comment gérer un public de collaborateurs de cette sorte», résume Janet Stemwedel.

Pourquoi parler de science citoyenne dans le cadre d’un congrès consacré à l’exploration de façons inédites de communiquer la science en ligne? Parce que ce sont justement les nouvelles technologies qui ouvrent toute grande la porte une collaboration à grande échelle entre scientifiques et citoyens —crowdsourcing, en langage d’internaute— et à une philosophie de partage où «l’expert» ne serait plus la seule autorité.

Mais comment former les citoyens, lorsqu’on attend d’eux davantage qu’une collecte des données? À quoi exactement faut-il les former, sans les placer, a fait remarquer Amy Freitag, dans le rôle de l’enfant à qui l’adulte apprend ce qu’il doit faire ? Et les scientifiques, eux, sauraient-ils comment canaliser la curiosité d’une communauté? Ces questions et les expériences incomplètes de l’auditoire de l’atelier révèlent à quel point une définition de ce qu’est la science citoyenne reste à faire —un constat qui a poussé la philosophe des sciences à lâcher l’expression « science non-citoyenne ».

Et pour finir, un dilemme intéressant. Si 100 personnes ont pris une part active à une recherche, l’article qui en résultera devrait-il être co-signé par ces 100 personnes?

 

 

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