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Il y avait de quoi provoquer des frissons chez les amateurs de hockey: des chercheurs auraient annoncé qu'à cause du réchauffement, les patinoires extérieures seraient en voie de disparition au Canada. Le problème, c’est que leur étude ne dit pas tout à fait ça.

Quand même le National Post, quotidien conservateur canadien par excellence, rapporte une information qui accrédite le réchauffement climatique, c’est que le moment est grave. «Le réchauffement climatique pourrait signifier la fin des patinoires extérieures au Canada». Dans un rare unisson, le Guardian de Londres est allé dans le même sens, et des médias français ont été tout aussi impressionnés.

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Or, ce que dit l’étude, c’est que dans quelques décennies, si la tendance des 60 dernières années se maintient, les patinoires extérieures auront du mal à survivre... dans l’est de la Colombie-Britannique et le sud-ouest de l’Alberta.

Dans le reste des provinces de l’Ouest, la saison finira manifestement plus tôt, mais les effets ne seront pas aussi marqués.

En Ontario et au Québec en revanche —là où le hockey fait davantage partie de la culture— les effets du réchauffement, pour la période 1951-2005, sont «mesurables mais pas aussi significatifs», tandis que les provinces de l’Atlantique ne montrent «aucun changement significatif».

Certes, les données —provenant de 142 stations météorologiques réparties un peu partout au Canada— permettent de conclure qu’en moyenne, dans l’ensemble du pays, les hivers sont bel et bien plus chauds: de deux degrés et demi, ce qui est beaucoup. Mais cette augmentation est très inégalement répartie d’un océan à l’autre.

L’étude, parue le 5 mars dans la revue britannique Environmental Research Letters, est signée par trois chercheurs montréalais, Nikolay Damyanov et Lawrence Mysak, de l’Université McGill, et Damon Matthews, de l’Université Concordia.

Il serait trompeur de blâmer les médias. En entrevue au réseau CTV, Lawrence Mysak lui-même a déclaré que «la saison de patin pourrait disparaître dans la plupart des régions du Canada» d’ici 50 ans. Et le communiqué de presse de l’Institut de physique, qui publie la revue, commence par une phrase on ne peut plus claire: «le futur du hockey extérieur canadien (...) est menacé par le réchauffement climatique anthropogénique». La revue étant britannique, peut-être n’avait-elle pas une carte du Canada sous la main...

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