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Une descente de 11 kilomètres, sous l’eau. Si c’était sur le plat, il faudrait toute une journée de marche pour parcourir l’équivalent. Y a-t-il encore quelque chose de vivant, aussi bas, et aussi loin?

Oui. Mais pas beaucoup: «un endroit lunaire, très désolé». C’est la description qu’en a faite le cinéaste James Cameron lundi matin, dans une conférence de presse téléphonique très attendue des explorateurs par procuration: le cinéaste du Titanic est devenu, dimanche soir, le premier homme de l’histoire à toucher en solo l’endroit le plus profond de notre planète —et seulement le troisième homme de l’histoire à l’avoir fait.

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C’est très différent de ce que vous imaginez. C’est vraiment ce sentiment d’isolement, plus que tout. De réaliser combien vous êtes petit dans cet espace inconnu, énorme, noir et inexploré.

On en saura plus dans les prochains jours, à mesure que le National Geographic, un des deux commanditaires de l'expédition, dévoilera les images prises pendant cette descente de quelque 11 000 mètres, jusqu’à une profondeur où la pression de toute cette eau équivaudrait à environ 25 voitures déposées sur vos épaules.

Le lieu en question, la fosse des Mariannes, dans l’ouest de l’océan Pacifique, n’avait été visité qu’une seule fois, en 1960, par deux hommes —le Suisse Jacques Piccard, aujourd’hui décédé et l’Américain Dan Walsh— à bord d’un sous-marin italo-suisse à l’emploi de l’armée américaine. La poussière soulevée par leur «atterrissage» avait été telle qu’ils n’avaient rien pu voir par le hublot pendant leur séjour de 20 minutes là-dessous —et ils n’avaient rien à leur disposition pour en rapporter des souvenirs.

En comparaison, le DeepSea Challenger était équipé de caméras 3-D —cinéaste et National Geographic obligent— mais aussi d’une panoplie d’instruments scientifiques pour rapporter des échantillons du sol, de l’eau et —les biologistes marins croisent les doigts— des formes de vie exotiques, aussi microscopiques soient-elles.

Dans sa conférence de presse, Cameron y a fait allusion, disant avoir vu très peu de vie: «rien de plus gros qu’un pouce».

«L’explorateur en résidence du National Geographic » —c’est son titre— était également en communication constante avec le navire, à la surface. Le DeepSea Challenger, qui ressemble davantage à une torpille verticale qu’à un sous-marin traditionnel, a mis 2 heures et demie à descendre et 70 minutes à remonter, après être resté là-dessous un peu plus de 2 heures. L’expédition était en préparation depuis sept ans et d’autres descentes sont possibles dans les prochaines semaines, si la météo le permet.

En attendant, Cameron peut s'ajouter à la courte liste de ceux qui diront C'est un petit pas pour l'homme...

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