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La prise de poids dépend beaucoup de l’alimentation et des activités pratiquées. Mais voilà qu’une nouvelle étude démontre que le lieu où sont faites les emplettes pourrait aussi avoir une influence. Une équipe française de l’Institut national de la santé et de la recherche médicale a en effet découvert que les clients d’un même type de supermarché tendent à avoir un tour de taille semblable.

D’après les résultats de cette enquête, parue récemment dans la revue PlosOne , les clients des magasins caractérisés par leur politique de très bas prix ont un tour de taille d’environ 2 cm supérieure à ceux des supermarchés conventionnels, peu importe leurs revenus. Parmi les participants présentant un niveau de scolarité plus faible, la différence grimpe jusqu’à 3,5 cm. L’écart de poids le plus important a été mesuré entre les habitués de ces magasins et ceux des magasins d’aliments biologiques: autour de 8 cm.

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Les chercheurs ont émis plusieurs hypothèses pour expliquer ces résultats: accès à des produits très caloriques à bas prix, formats géants, quasi-absence de fruits et de légumes frais, préférence des clients pour les aliments gras et sucrés, etc.

Ils n’ont pas hésité non plus à mettre en garde ceux qui seraient tentés de conclure que les aliments provenant de ces supermarchés feraient grossir en comparaison avec ceux achetés dans des magasins d’aliments biologiques. Aucun lien de cause à effet n’a été prouvé.

Cette enquête a été réalisée auprès de 7131 consommateurs résidant dans la région parisienne dans le cadre d’une étude visant à évaluer l’impact des inégalités sociales sur la santé. Différentes variables ont été prises en considération dont l’âge des participants, leur niveau d’instruction et leurs revenus.

En entrevue, Marie-Soleil Cloutier, géographe de la santé à l’Institut national de recherche scientifique à Montréal, note que cette enquête reflète une tendance de fond déjà observée au Canada et aux États-Unis. Quartier pauvre, piètre offre alimentaire et surplus de poids sont souvent reliés. D’après elle, il aurait été aussi intéressant de prendre en considération le mode de transport utilisé par les participants pour faire leurs emplettes, lequel pourrait aussi avoir des répercussions sur le poids.

En Europe comme en Amérique du Nord, trouver des tactiques à l’échelle des villes pour freiner l’obésité fait partie des défis de l’heure. Il est difficile par contre d’influencer les achats en épicerie. «Les villes peuvent bien développer leur réseau de pistes cyclables, mais face à l’industrie alimentaire, leur pouvoir est mince», fait-elle remarquer.

La chercheuse croit que la solution pour contrer l’obésité passe entre autres par l’établissement de marchés d’été et d’initiatives communautaires, comme les cuisines collectives et les ateliers de cuisine. Et par la présence de boucheries, fruiteries et marchés ethniques, de précieux gardiens de la variété dans les quartiers défavorisés, tel qu’elle a pu l’observer dans l’une de ses propres études réalisée à Montréal.

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