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Là où la biodiversité décline, les langages déclinent.

Une nouvelle étude établit en effet une corrélation à première vue des plus étranges: 70% des langues encore parlées se trouvent dans les régions possédant également la plus haute biodiversité (ou 4800 sur 6900).

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Mais l’étrange n’est qu’à première vue, expliquent les auteurs dans la revue Proceedings of the National Academy of Sciences. Au cours des 10 dernières années, une convergence entre les sciences de l’environnement et la sociologie a établi de plus en plus clairement un lien entre pauvreté et dommages aux écosystèmes (on parle d'injustice environnementale). Autrement dit, les dégâts infligés à l’environnement sont plus élevés là où des sociétés sont trop fragiles pour s’y opposer.

Les linguistes estiment généralement que d’ici la fin du siècle, entre la moitié et les trois quarts des langues survivantes pourraient disparaître, avec la mort de leurs derniers représentants.

L’auteur principal, Larry Gorenflo, de l’Université d’État de Pennsylvanie, explique qu’il avait été difficile jusqu’ici d’établir un lien entre langues menacées et espèces menacées, parce que les études sur la localisation géographique des 6900 langues n’offraient pas un degré de précision suffisant.

Ceci dit, il est difficile de départager qui a le gros bout du bâton dans cette association. Si une société fragile —où subsiste une langue rare— n’est pas en mesure de s’opposer à, par exemple, une déforestation, cette société était-elle déjà fragile depuis très longtemps et l’exploitation forestière a-t-elle été le coup de grâce? Ou bien la biodiversité elle-même était-elle déjà fragile depuis très longtemps et cette société n’était adaptée qu’à ce tout petit territoire? «Nous n’en sommes pas sûr», répond Larry Gorenflo sur les ondes de la BBC, «mais dans beaucoup de cas, ça pourrait bien être parce que la biodiversité a évolué comme partie prenante de la diversité culturelle, et vice-versa».

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