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De plus en plus souvent, surgissent à travers le monde des patients dont les bactéries se révèlent résistantes aux antibiotiques courants. Or, une étude nous prévient que, depuis 2005, lorsque ça arrive, de plus en plus de médecins se tournent vers... des antibiotiques encore moins efficaces.

Médecins et infirmières n’en seront pas étonnés, mais c’est apparemment la première fois que la chose est quantifiée, dans une étude publiée le 16 mai dans PLoS One . On y lit par exemple que les vétérans de l’armée américaine —l’étude a épluché les dossiers de 127 hôpitaux qui leur sont dédiés— étaient quatre fois plus nombreux en 2010 qu’en 2006 à avoir été traités avec le tigecycline (aussi appelé tygacil), un des plus récents antibiotiques, dont l’efficacité est mise en doute. Les polymyxines, des antibiotiques généralement délaissés en raison de leur toxicité, sont eux aussi en hausse, mais à un degré moindre (25%).

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Ces conclusions ne signifient pas que les patients sont mal soignés, souligne le Dr Makoto Jones, de la Direction des soins de santé des vétérans de Salt Lake City. Ce que ces conclusions pointent, c’est plutôt la gravité du problème auquel fait face l’ensemble de la communauté médicale : dans de plus en plus de cas, pour combattre des infections, on en est rendu aux traitements de dernier recours —là où, pendant des décennies, on avait créé l’illusion que les antibiotiques constituaient une arme fatale contre les infections.

Autrement dit, les traitements tels que tigecycline ou polymyxines sont déjà douteux. Mais après eux, il n’y a plus rien.

Les auteurs insistent également sur le caractère unique du réseau des hôpitaux de vétérans: parce qu’ils utilisent une base de données uniformisée des traitements, il n’y a que chez eux que ce pic des «moins bons antibiotiques» pouvait apparaître. Ce qui signifie que la même évolution pourrait être à l’oeuvre ailleurs dans les hôpitaux américains et canadiens, mais qu’elle n’apparaîtrait pas sur les écrans radars.

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