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Quand les frères Montgolfier, précurseurs de l’aviation, ont lancé leurs premiers ballons, sans doute n’entrevoyaient-ils pas qu’un jour, le plus-léger-que-l’air servirait de modèle... à une éolienne volante!

Quelque 200 ans et de nombreux parcs d’éolienne classiques plus tard, le jeune aéromécanicien américain Ben Glass, ingénieur diplômé du Massachusetts Institute of Technology (MIT), mettait récemment au point une turbine éolienne aéroportée entièrement automatisée. Cette turbine peut fabriquer deux fois plus d’énergie électrique avec le vent, à moindre coût de fabrication et d’entretien, et en respectant l’environnement humain, aérien... et les oiseaux!

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Altaeros Energies

La turbine éolienne aéroportée peut être projetée jusqu’à 2000 pieds (600 mètres), la limite au-dessus de laquelle seuls les vols aériens commerciaux sont autorisés. Les récents essais de Altaeros Energies, une entreprise fondée par Ben Glass et ses deux associés, Alain Goubau et Adam Rein, ont été faits avec succès dans le Maine, à 350 pieds d’altitude, en février et mars.

Au contraire des éoliennes classiques, dont la base est un support fixé au sol, la base de l’éolienne aéroportée est une remorque couplée à un ballon gonflé à l’hélium, le tout retenu au sol par des câbles. La turbine éolienne est au centre du ballon, et les câbles conduisent l’électricité.

Nombreux avantages

«Les avantages de ce type d’éolienne sont nombreux», affirme Alain Goubau, gestionnaire du projet, ingénieur diplômé de McGill et avocat formé à Harvard. «D’abord, le vent que l’on retrouve à ces altitudes souffle à plus grande vitesse et ne ressent plus l’effet des obstacles au sol. Il y a également moins de turbulences», ajoute ce Canadien originaire d’Hawkesbury. «À cette hauteur, les vents sont cinq fois plus forts, et sont plus constants.»

Encore à l’étape recherche et développement pour deux ans avant toute commercialisation, la turbine éolienne aéroportée est en outre, selon les trois associés, la solution aux problèmes environnementaux que constitue l’éolienne classique: peu de pollution du paysage à ras le sol; peu de pollution par le bruit pouvant incommoder les voisins ; et pas de piège pour la faune aviaire.

Et le futur…

Mais qu’arriverait-il au ballon attaqué par les tempêtes de neige ou de verglas du Québec? Selon Alain Goubau, le fait que les différentes composantes soient flexibles limite l'accumulation de neige et de glace. «Des essais d'aérostats au-dessus de la mer de Beaufort, dit-il, indiquent qu'il y a peu d'accumulation de neige sèche ou humide, et que la glace qui se forme en général à une bande d'altitude fixe, s'enlève facilement avec des systèmes chauffants ou des liquides antigel. Il faut, par contre, que les composantes de l'ensemble soient conçues pour résister au grand froid.»

Le trio aurait approché Hydro-Québec qui, pour l’instant, n’a pas donné suite à leurs démarches. Mais comme les inlassables inventeurs de la montgolfière, ils n’ont pas dit leur dernier mot!

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