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Alors que la qualité des routes québécoises laisse parfois à désirer, les cyclistes amateurs et autres mordus de la petite reine aspirent à plus de confort de la selle aux pédales.

La capacité du vélo à bien se comporter sur la route relève surtout des vibrations transmises au cycliste. Pour optimiser le confort du cycliste, les spécialistes de la métrologie –la science de la mesure des vibrations en milieu dynamique– placent des capteurs sur les différents constituants du vélo (pneu, potence, cadre, guidon, etc.) et le font rouler.

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Ils sont à la recherche des endroits où se produisent les excitations –ou ondes fréquentielles– afin d’améliorer ou de façonner un cycle capable de les absorber.

«Il est difficile d’avoir la preuve scientifique de la supériorité de confort d’un vélo sur un autre, car le marketing domine. Mais comme les vibrations ont une grande influence sur l’acheteur, nous tentons de les éliminer. Un peu de mollesse dans le pneu apporte par exemple une meilleure isolation des chocs de la route», explique Yvan Champoux du département de génie mécanique de l’Université Sherbrooke.

Ce confort, peu simple à obtenir, résulte de l’assemblage de différents éléments technologiques –ceux de la structure du vélo–, mais également de facteurs humains et morphologiques.

Ainsi, un simple changement de position du cycliste sur sa bécane peut augmenter ou diminuer le bien-être en selle. «S’avancer vers l’avant ou se tenir différemment sur la selle change la dynamique, ce qui devient un véritable défi métrologique», précise le spécialiste de la métrologie et grand cycliste à ses heures.

En comparant les différents vélos, les chercheurs ont d’ailleurs réalisé l’importance du facteur humain. Un homme de 80kg qui monte sur un vélo de 6kg aura une grande importance sur le comportement du vélo de route.

Ce confort se mesure principalement aux points de contact entre la bécane et le sportif. «Les mains, les fesses et les pieds –un peu moins en raison des chaussures— sont les capteurs primaires du confort en selle», relève non sans humour le spécialiste. Des gants et des cuissards rembourrés pourraient faire une appréciable différence pour les plus sensibles (encadré).

Sans compter que le confort dépend aussi de la capacité de perception de celui qui est en selle. Des chercheurs de l’Université McGill s’intéressent d’ailleurs à la perception du confort des cyclistes et de la manière dont ils en parlent.

La recherche du confort n’est pas la préoccupation des grands sportifs. «Les grands coureurs s’en moquent. Ils veulent avoir des sensations. Ils veulent que ça tape. Ce n’est pas le cas de M. et Mme Tout le monde.»

Alors que le Grand Tour approche, gageons que de nombreux cyclistes privilégieront un petit peu de confort supplémentaire même si cela les prive de sensations fortes et douloureuses… particulièrement à l’arrière-train.

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