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Gagner aux Jeux olympiques, ça se fait aussi du bout de la fourchette. La nutrition joue un rôle majeur dans la performance et la récupération des sportifs. Pour s’élancer vers une médaille, les athlètes devront avoir le ventre bien rempli, mais pas forcément plein.

«Un lanceur de poids ne mangera pas la même chose qu’une gymnaste. Il voudra préserver sa masse musculaire et elle, avoir de l’énergie. Bien s’alimenter dépend avant tout de la discipline», indique Benoît Lamarche, titulaire de la Chaire en nutrition humaine, lipidologie et santé cardiovasculaire de l’Université Laval et ancien patineur de vitesse.

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Avant une compétition, chaque athlète doit recevoir les apports énergétiques qui lui conviennent, mais ce qui le mènera au podium s’est toutefois mangé dans les assiettes des années précédentes.

«La veille ou le matin d’une compétition, ce n’est pas le moment de changer quelque chose à sa routine. L’alimentation, c’est la religion de l’athlète de haut niveau», rappelle le chercheur.

Avant le marathon, le coureur doit tout de même s’assurer d’aller chercher une surcharge glucidique en consommant des féculents – le carburant de l’effort. Il lui faudra aussi s’assurer d’un bon apport en calcium et en protéines. Les produits laitiers aident à la contraction musculaire, les fruits et légumes apportent sucres et vitamines et la viande favorise le renouvellement musculaire.

Le chercheur, qui s’intéresse aux pratiques nutritionnelles recommandées par les entraîneurs, souligne qu’à l’approche des Jeux, les sportifs suivent donc la même routine où qu’ils soient dans le monde et qu’évidemment, «Londres réserve moins de surprises alimentaires que Pékin.» Mais durant l’année, varier ses repas comble les carences nutritionnelles ponctuelles et permet, au sportif, plus habitué à se priver, d’aller chercher du plaisir dans son alimentation.

Les gélules de la médaille

À côté des glucides, des vitamines et des sels minéraux, certains suppléments rivalisent pour obtenir la faveur des sportifs. Des multivitamines à la créatine, en passant par la caféine ou encore le ribose, les promesses s’avèrent toutefois plus grandes que les résultats. Sur les polyphénols – extraits de certains fruits utilisés pour améliorer la récupération des athlètes – qu’il étudie en laboratoire, le chercheur estime que «les gains sont très modestes, mais pourraient faire la différence entre une 5e place et une médaille d’argent.»

D’autres laboratoires se penchent sur les vertus des acides aminés ou d’autres sources d’antioxydants, destinés à combattre l’usure cellulaire. Mais pour l’instant, la science n’est pas encore au rendez-vous des médailles.

Aux fourneaux des sportifs

Le Comité d'organisation des Jeux olympiques et paralympiques à Londres assurera la restauration et l’alimentation des 15 000 athlètes attendus pour l’événement. Près de 1,2 million de repas seront servis, déclinés selon 1300 menus différents, allant de la cuisine britannique et africaine aux régimes sans gluten et sans sel demandés par les sportifs. Alors que commence le ramadan, certains sportifs ont obtenu une dérogation afin de pouvoir se sustenter la journée et reprendre le jeûne après les Jeux.

Boire selon sa soif suffit

L’athlète cherche souvent à compenser la perte d’eau et de sodium en sudation. Il n’y aurait cependant aucun avantage à boire avant, pendant et après. Trop s’hydrater ne sert à rien du point de vue de la performance. «Les athlètes qui boivent à leur soif ne diminuent pas leur performance», affirme Éric Goulet de la faculté d’éducation physique et sportive de l’Université Sherbrooke. Alors que le Collège américain de la médecine sportive recommande de limiter la perte d’eau à 2% de la masse corporelle, la plupart des athlètes professionnels peuvent perdre entre 6 et 10% sans que cela leur nuise, estime le chercheur. Le marathonien éthiopien Haile Gebreselassie en est le meilleur exemple.

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