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Comme les 4 000 autres curieux ayant répondu à l’invitation des Portes ouvertes, j’entre avec ma fille dans le ventre du nouveau Planétarium de Montréal. Ce bâtiment scintillant, haut lieu d’apprentissage sur les étoiles et autres merveilles du ciel, a déjà fait beaucoup parler de lui avec son éventuel toit végétalisé et sa certification Leed.

Après 30 minutes de piétinement au soleil, une blanche et surprenante fraîcheur nous accueille. Première surprise: il y a beaucoup de lumière dans l’espace dégagé du hall, mais encore peu d’artefacts astronomiques, outre le récit vidéo de la construction de l’édifice et sa maquette réduite.

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L’énorme sphère recouverte de lattes de bois attire immédiatement l’œil ㅡet les mains de ma fille. Une boule géante que nous allons contourner pour nous enfoncer dans la noirceur progressive et découvrir le premier des deux théâtres immersifs du Planétarium. Le temps que nos yeux s’habituent à l’obscurité du Théâtre de la Voie lactée, nous découvrons une pièce circulaire, plus petite que l’ancienne salle de projection, avec 196 places assises et son familier écran hémisphérique. Nous sommes ㅡpresqueㅡ en terrain connu.

Encore plus d’étoiles

Un petit projecteur en forme de globe et à la taille modeste se dresse à la place de l’ancien projecteur Zeiss. «Sous le capot, nous avons une technologie multimédia hybride : vidéo haute définition et projecteur optomécanique muni d’un système de fibres optiques, de plaques métalliques perforées et de lentilles. Cet équipement permet une image réaliste de la voute céleste pour immerger les spectateurs», explique Pierre Chastenay, astronome au Planétarium de Montréal et responsable des activités éducatives.

La grande nouveauté réside surtout dans le nombre d’étoiles que le public verra sur cet écran: 300 000 au lieu des 9 000 projetées par l’ancien projecteur que l’on découvre dans un des couloirs de l’édifice où se tiendra bientôt une mini exposition d’anciens systèmes de projection d’images d’étoiles. Un nombre effarant d’astres projetés, plus en fait que ce que l’œil peut percevoir dans un ciel profond de campagne.

À deux pas de la première salle, le Théâtre du chaos, comptant 98 places, possède pour sa part six projecteurs numériques. C’est là que se produira le tant attendu spectacle Continuum des créateurs québécois Michel Lemieux et Victor Pilon, un voyage aux confins de l’univers aux accents poétique et artistique. «On peut également faire de l’éducation astronomique en faisant rêver, en adoptant une approche plus émotive», note à notre intention l’astronome.

Retour à la lumière. Nous descendons quelques marches et pénétrons dans la salle d’exposition où se tiendra «Exo, à la recherche de la vie dans l’univers», une courte introduction à un champ de recherche scientifique passionnant : l’émergence de la vie extraterrestre.

Rêver des cieux étoilés

Nous sortons de l’édifice en passant par le sous-sol du Biodôme, ce qui permet de jeter un dernier coup d’œil sur les deux cônes brillants du Planétarium, rappelant ㅡavec un peu d’imaginationㅡ les télescopes braqués sur le ciel.

Avec sa future (et très attendue) toiture végétalisée que l’on ne devine pas encore sous la neige et son éclairage «Dark Skies» visant à réduire la pollution lumineuse, le nouvel édifice a de bons atouts.

D’ailleurs, dans son nouveau plan d’urbanisme, la ville de Montréal incite toutes les nouvelles constructions à faire un meilleur usage de la lumière. Sur cette question, l’équipe du Planétarium de Montréal s’est toujours faite discrète, contrairement à l’Association des astronomes amateurs ou même à celle de l’Observatoire du Mont-Mégantic. «Ce n’est pas notre croisade. Cela ne sert à rien de culpabiliser les gens, la meilleure chose est de leur montrer la beauté d’un ciel étoilé. Une l’éducation subliminale qui les poussera à se poser les bonnes questions», pense l’astronome. Et sans doute, à rêver un peu de posséder une fraction de ce ciel, là sur leur tête!

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