alaska-17juin2013.jpg
L’an dernier, le Groenland avait été le symbole du réchauffement climatique, avec ses glaces fondant à un rythme inquiétant. Cet été, est-ce le tour de l’Alaska?

Chose certaine, avec des températures dépassant cette semaine les 25 Celsius —et un record de 33 Celsius— la lointaine Alaska a rarement fait parler autant d’elle dans les médias américains. La canicule est d’autant plus étonnante (qui penserait à mettre «canicule» et «Alaska» dans la même phrase?) que cet État américain était frappé par des températures plus froides que la normale il y a à peine un mois.

Abonnez-vous à notre infolettre!

Pour ne rien rater de l'actualité scientifique et tout savoir sur nos efforts pour lutter contre les fausses nouvelles et la désinformation!

La chaleur, qui alimente plusieurs feux de forêts, est causée par une zone de haute pression demeurée stationnaire pendant plusieurs jours —et qui explique une photo de la NASA (ci-contre) qui, depuis le 17 juin, a fait le tour du monde: on y voit, phénomène rare, une zone d’environ 1500 kilomètres de large pratiquement dépourvue de tout nuage.

Incidemment, c’est le même phénomène météorologique qui, stationné au-dessus du Groenland en juillet 2012, avait causé cette énorme fonte de glace.

Dans une étude parue le 14 juin, une équipe de climatologues de six pays fait l’hypothèse d’un lien entre la canicule groenlandaise de 2012 et le réchauffement climatique. Le lien en question n’est pas direct: en d’autres termes, ce n’est pas parce que la Terre se réchauffe qu’on assiste nécessairement à des canicules. C’est plutôt, dans le cas de cette région particulière du globe, parce qu’un climat changeant perturbe un courant atmosphérique appelé courant-jet (jet stream), lequel bloque du coup les déplacements du système de haute pression —celui-ci reste donc plus longtemps au-dessus du même endroit, faisant grimper la température.

Si leur hypothèse s’avère exacte toutefois, elle viendra confirmer une autre tendance, non pas du climat mais de la recherche sur le climat: depuis 20 ans, chaque fois qu’on a pu mesurer ou observer un nouvel impact du réchauffement, cet impact s’est avéré plus fort ou plus hâtif que ce que les modèles prédisaient.

Je donne