dreamstime_xs_16422462.jpg
Les Québécois se distinguent, une fois de plus, en accordant un plus grand intérêt à l’environnement que leurs compatriotes canadiens. Une poussée pourtant modeste: seulement un Québécois sur 5 considère qu’il s’agit d’un enjeu très important!

Les Canadiens placent toutefois l’économie bien avant l’environnement, sanctionne d’ailleurs un récent sondage de l’Institut Environics, réalisé en collaboration avec des chercheurs de l’Université du Québec à Montréal, et présenté à Montréal lors du récent 10e Colloque de la Fondation Trudeau.

Abonnez-vous à notre infolettre!

Pour ne rien rater de l'actualité scientifique et tout savoir sur nos efforts pour lutter contre les fausses nouvelles et la désinformation!

L’environnement se place tout de même en première place lorsqu’il s’agit de défis à relever pour l’avenir. «Aujourd’hui, ce sont plutôt les questions de la récession, du chômage et de la gouvernance qui alertent la majorité des Canadiens», résume le biologiste Yves Prairie, titulaire de la Chaire UNESCO en changements environnementaux à l’échelle du globe.

Avec des questions au spectre assez large, ce sondage s’attache à repérer l’évolution des Canadiens face aux enjeux environnementaux. Du côté des responsabilités, la population jette plus que jamais le blâme sur l’industrie (45%), particulièrement au Québec et dans les provinces atlantiques.

Depuis 2010, la responsabilité des consommateurs diminue (baisse de 6 points) au profit d’une responsabilité partagée avec les gros pollueurs industriels (hausse de 7 points). «Les citoyens admettent pourtant porter une part de responsabilité dans la menace qui pèse sur l’environnement», relève le chercheur.

Les Canadiens pointent l’obésité, les maladies du cœur et les polluants chimiques dans le top 3 des risques associés à 12 dangers potentiels pour la santé. Pourtant, ils sont encore trop peu à établir un lien entre les problèmes environnementaux et la détérioration de leur santé, sauf pour les populations vulnérables (revenus moins élevés, immigrants— non européens et américains) et allophones. Les Montréalais se distinguent avec 59% d’interrogés à affirmer voir un impact notable («assez» et «beaucoup» confondus) sur la santé des problèmes environnementaux.

Du côté des changements climatiques

Pour 20% de la population, l’environnement sera le plus grand problème… de demain! —devant l’économie (15%) et le chômage (10%). Les changements climatiques se positionnent à la 3e place (14%), derrière la pollution de l’air et la pollution de l’eau lorsqu’on les questionne sur le plus grand danger pour la santé des Canadiens.

Les Québécois placent les questions du climat à la 1re place des dangers environnementaux, bien que les très jeunes se sentent moins concernés que leurs ainés. «C’est surtout chez les 30-60 ans qu’il y a la plus haute préoccupation. Il faut peut-être avoir une plus grande maturité pour prendre conscience de ses enjeux», relève M. Praire.

Alors que des experts québécois jugent décevant le texte adopté lors de la récente Conférence des Nations-Unis sur le climat à Varsovie, on peut s’interroger s’il n’y a pas une dichotomie entre les experts et la population. «Le milieu académique a un certain prestige, il utilise plus internet et s’informe plus. On ne peut pas mettre tous les Québécois ou les Canadiens sur le même pied», sanctionne-t-il.

Pour réaliser ce portrait, 1501 Canadiens ont été interrogés, d’un océan à l’autre, entre le 17 septembre et le 13 octobre 2013. Les questions ont été conçues en partenariat avec des chercheurs de l’Université du Québec à Montréal.

Je donne