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La destruction de la variole est remise à une date ultérieure. Encore. Devant l’absence de consensus, les représentants des ministres de la Santé des 194 États membres de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) ont reporté leur décision.

Sur les deux comités aviseurs de l’OMS chargés d’étudier la question, l’un appuie l’idée de détruire les dernières réserves de variole, l’autre s’y oppose. Lors de leur réunion, qui avait lieu du 19 au 24 mai à Genève, les ministres de la Santé ont donc décidé... de créer un troisième comité.

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La variole est le seul virus à avoir été éradiqué, dans le cadre d’une campagne de vaccination mondiale. Aucun cas n’a été observé depuis 34 ans. Deux laboratoires, un aux États-Unis (Atlanta) et un en Russie (Koltsovo), détiennent les dernières réserves du virus qui cause la variole.

L’enjeu: faut-il garder ces échantillons, au cas où la recherche en aurait besoin un jour, ou bien faut-il les détruire pour éliminer tout risque de contamination accidentelle, sachant qu’aujourd’hui, la moitié de la population mondiale n’est plus immunisée contre la variole?

Des deux comités, c’est celui qui, historiquement, était en charge d’approuver toute recherche ayant besoin d’un échantillon de variole, qui était favorable au fait de garder les dernières réserves: ses conclusions étaient que des recherches pour développer des diagnostics ou des vaccins n’étaient plus nécessaires, mais que le virus de la variole pourrait servir à des recherches pour développer des médicaments antiviraux. L’autre comité arrivait à la conclusion opposée.

Mais quelle que soit la composition du troisième comité, la décision finale sera aussi politique. Les autorités américaines ont déjà fait valoir leur opposition à la destruction des dernières réserves de variole, alléguant qu’elles pourraient servir à des recherches sur le bioterrorisme. Même si les Américains finissaient par rejeter cet argument, il resterait à convaincre les autorités russes —et encore faudrait-il convaincre les deux protagonistes de la bonne foi de l’autre...

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