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L’an dernier, c’était Lac-Mégantic. Et si le prochain accident était dans une ville à grande densité de population? Ou dans une rivière alimentant une métropole en eau potable?

Alors que les Québécois ont appris avec surprise, l’an dernier, que des trains chargés de pétrole passaient quotidiennement à quelques mètres de résidences —et d’écoles— voilà que les Américains le découvrent à leur tour. Et dans leur cas, il s’agit d’une région bien plus densément peuplée: toute la côte Atlantique, entre Boston et Washington. Le quotidien du New Jersey, The Record, écrivait le 4 mai qu’au cours des 18 derniers mois, cet État qui rassemble une bonne partie de la banlieue de New York est devenu un corridor majeur pour le transport du pétrole brut par rail: des millions de tonnes chaque jour.

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Ce qui provoque ce renouveau d’intérêt, c’est un accident survenu le 28 avril : 13 wagons transportant du pétrole du Dakota du Nord ont déraillé en Virginie, dont trois qui sont tombés dans la rivière James, laquelle alimente en eau potable plusieurs villes de la région. Un des wagons a explosé, répandant plus de 100 000 litres de pétrole brut dans le cours d’eau. Dans les six derniers mois, à travers les États-Unis, les groupes environnementaux recensent neuf accidents, dont un en janvier sur un pont à Philadelphie.

D’aucuns prétendent que statistiquement, c’est inévitable: trains et chemins de fer «sont des accidents qui attendent leur tour»: la quantité de pétrole transportée par chemin de fer a été multipliée par 50 depuis 2008, avec la montée en flèche de l’exploitation des gisements du Dakota du Nord. En 2013, il y aurait eu davantage de pétrole répandu des suites d’un accident de chemin de fer (près de 4 millions de litres) que pendant les 35 années précédentes réunies, selon ThinkProgress. Et il y a le problème des vieux wagons DOT-111, aux coques trop fragiles, qui mettront encore trois ans à être progressivement mis hors service.

La croissance du pétrole transporté par chemin de fer plutôt que par pipeline se fait également sentir au Canada, comme l’accident de Lac-Mégantic en avait fait prendre conscience l’an dernier. Beaucoup d’élus locaux, comme à Montréal, réclament à présent d’être avisés du passage de matières dangereuses sur leur territoire mais au Canada comme aux États-Unis, les réglementations fédérales n’obligent pas une compagnie à fournir ce type d’information.

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