En 1997, un groupe de chercheurs évaluait la valeur de la planète Terre à 33 000 milliards de dollars. Aujourd’hui, ils estiment qu’ils l’ont sous-évaluée.

Cette valeur économique, c’est celle des «services» que nous rendent les écosystèmes —en nous protégeant des tempêtes et des inondations, en absorbant une partie de nos gaz à effet de serre... Utiliser le langage économique était aussi une façon, imaginait-on dans les années 1990, de convaincre les gens d’affaires et les politiciens de l’importance d’investir dans la protection de l’environnement. Après tout, 33 000 milliards$ (ou plus de 40 en dollars d’aujourd’hui), c’était déjà le double du PNB de tous les pays réunis.

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Mais on savait aussi, dès 1997, combien un tel calcul était imprécis. Aussi, «l’économiste écologique» australien Robert Costanza et ses collègues se sont à nouveau livrés à l’exercice: dans l’édition de mai de Global Environmental Change , ils écrivent qu’il faudrait plutôt multiplier par trois leur estimation. Soit la somme astronomique de 142 000 milliards.

En fait, quantité d’études depuis 15 ans ont révélé combien les écosystèmes nous rendent plus de «services» que même les environnementalistes ne l’auraient cru à l’époque —les coraux par exemple, qui valent désormais à eux seuls 11 000 milliards. Et encore, tout n’est pas à la hausse: les coraux, justement, sont en déclin, et ils «valent» donc moins cher aujourd’hui qu’il y a 15 ans.

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