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Les changements climatiques ne bouleversent pas seulement l’arrivée de la belle saison, ils influencent aussi la lutte biologique. Les grandes variations de température modifient en effet les rapports entre les ravageurs et leurs ennemis naturels de toujours, les parasites.

Par exemple, la petite guêpe parasite Trichogramma euproctidis qui pond ses œufs à l’intérieur de ceux de la pyrale, un papillon nocturne ravageur de nombreuses cultures, dont celle du maïs. «Lorsqu’il fait très chaud, cette petite bestiole, capable de choisir le sexe de sa descendance, produira moins de femelles», explique le postdoctorant de l’Institut de recherche en biologie végétale (IRBV), Joffrey Moiroux.

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En réduisant ainsi sa production de reproductrices au dépend des mâles, la petite guêpe pondeuse perd des points dans son bras de fer avec ses compétitrices. Et cette situation avantage le ravageur indésirable de nombreux champs québécois, la pyrale.

Comme les abeilles, les fourmis ou bien d’autres guêpes, les trichogrammes possèdent en effet un système de détermination sexuelle haplodiploïde. La reproductrice possède une spermathèque, où elle conserve la semence issue de l’accouplement, et décide au moment de la ponte de féconder ou non l’œuf à naître.

Ainsi, de l’œuf fécondé, jaillira une femelle et de l’œuf non fécondé, un mâle. En mesurant simplement le temps de ponte, les chercheurs seraient même capables de prédire le sexe à venir dans 98% des cas. «Elle prend plus de temps pour faire ses “filles” que pour produire des mâles», précise le jeune chercheur.

Les variations de température affectent le développement et la fécondation de différentes autres espèces. Dans certains «couples», le parasite et le ravageur suivent la même courbe de développement. Dans ces cas, la situation reste inchangée. Pour d’autres, les hausses de température profitent à l'un ou l'autre. «Il est difficile de généraliser, mais pour bons nombres de prédateurs, une génération se perdra s’ils ne peuvent pas pondre leur descendance dans leur victime de prédilection.»

Les chercheurs de l’IRBV avaient déjà mis à jour qu’un climat plus chaud influence le comportement des insectes. Par exemple, avec la hausse des températures, les pucerons deviennent aussi plus agressifs lorsqu’ils se sentent attaqués. Le minuscule hyménoptère Aphidius ervi a donc plus de difficulté à les parasiter.

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