Il existe, dans l’édition scientifique, une pratique tantôt utile, tantôt dépassée: l’embargo. Cela consiste à envoyer aux journalistes une publication à l’avance, pourvu qu’ils s’engagent à ne pas en parler avant tel jour ou telle heure. Le comble du ridicule a toutefois été atteint avec le premier cas d’Ebola aux États-Unis.

En temps normal, l’embargo permet à des journalistes de prendre le temps de décoder une publication, d’interviewer les auteurs et d’aller chercher une seconde opinion, avant que la recherche ne soit publiée —et que l’embargo soit levé. Bien que la pratique soit contestée par certains, elle est suivie par la majorité: le média qui dévoile une recherche avant la fin de l’embargo s’expose au risque de ne plus être alimenté en informations.

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Or, le 30 septembre dernier, le Centre de contrôle des maladies (CDC) a envoyé à 16h30 un communiqué de trois lignes, intitulé: «le CDC confirme le premier cas d’Ebola diagnostiqué aux États-Unis». Avec un embargo jusqu’à la conférence de presse, à 17h30.

Sans surprise, tous les médias en ligne et toutes les chaînes d’information continue ont ignoré l’embargo.

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