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Alors que des autistes s’insurgent du fait qu’on les traite comme des gens souffrant d’un genre de peste noire, une psychologue cherche à démontrer que les femmes sont meilleures que les hommes pour «compenser» les symptômes.

Hannah Belcher n’a été diagnostiquée qu’à l’âge de 23 ans. «J’avais plusieurs problèmes isolés et personne n’avait assemblé les pièces du casse-tête», explique-t-elle au New Scientist . Aujourd’hui, elle est à la tête d’un projet de recherche britannique visant à diagnostiquer l’un ou l’autre des syndromes du spectre de l’autisme.

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Quel serait cet avantage qu’auraient les femmes? Une capacité, selon Belcher, à masquer les symptômes pour mieux s’ajuster aux pressions sociales.

Quand je grandissais, j’observais beaucoup les gens autour de moi, comment ils se comportent, et je développais un scénario à l’intérieur duquel je pouvais m’insérer. De plus, lorsque les femmes avec un syndrome du spectre de l’autisme développent une obsession, ce n’est pas la même chose que les hommes. Je n’ai jamais été intéressée dans les trains ou les calendriers: je ne rassemble pas de l’information. Je suis obsédée par des choses plus normales.

Ces choses qu’elle appelle «plus normales»? Jadis, c’était la musique —la possibilité d’écouter des pièces de manière obsessive. Aujourd’hui, c’est l’étude de la psychologie.

Qu’elle ait raison ou pas, ses observations en rejoignent d’autres, dont celles de l’auteure d’une lettre qui, le mois dernier, a beaucoup fait jaser: elle attaque directement ces opposants à la vaccination qui ne cessent d’invoquer l’autisme comme une catastrophe. Sous le titre «Je suis autiste, et croyez-moi, c’est beaucoup mieux que d’avoir la rougeole», Sarah Kurchak écrivait:

Peu importent les idées ou les toxines bizarres que les anti-vaccins tentent de présenter pour leur défense, tout cela se résume à ceci: nous faisons face à une crise massive de santé publique parce qu’un nombre anormalement élevé de gens croient que l’autisme est pire que la maladie ou que la mort. Ma neurologie devient le Bonhomme Sept Heures derrière une maladie pourtant facile à prévenir.

Que dit-elle de ceux qui prétendent que les autistes souffrent du fait qu'ils sont incapables de saisir l’ironie ou d’avoir de l’empathie? Que ce sont ces gens-là qui manquent sérieusement d’empathie:

Quelqu’un qui refuse de vacciner ses enfants parce qu’il a peur de l’autisme a décidé que des gens comme moi sont la pire chose possible qui puisse arriver à leur famille, et ils mettent tout le monde à risque pour cette raison. Je me suis fait dire par certains anti-vaccins qu’ils ne veulent pas dire «ma» sorte d’autisme; ils veulent dire l’autisme non verbal ou, ainsi qu’ils sont fiers de le dire, «l’autisme profond». Je ne tire aucune consolation du fait qu’ils sont prêts à faire exception pour des autistes qui peuvent être (...) aussi peu dérangeants que possible. Ça veut simplement dire que je cesserai d’avoir de la valeur à leurs yeux si je ne suis plus capable de me faire passer pour l’un d’eux, et qu’ils ne voient ni valeur ni humanité dans quiconque communique ou se comporte différemment d’eux. Dites-moi encore qui a un problème d’empathie?

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