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Un à deux milliards de dollars pour générer des innovations dans les énergies vertes, c’est impressionnant. Mais encore faut-il que la planète ne mise pas uniquement sur cette bonne nouvelle pour contrer la crise climatique.

Bill Gates a eu les honneurs de la première journée de la conférence de Paris sur le climat, lundi. Conjointement avec les Jeff Bezos (Amazon), Mark Zuckerberg (Facebook) et 24 autres investisseurs, il a annoncé une «coalition pour une révolution dans l’énergie» (Breakthrough Energy Coalition), qui vise à aider des percées technologiques en énergie à accélérer leur passage de la recherche vers la commercialisation. En complément de cet investissement, 19 pays ont annoncé la «Mission Innovation», un engagement à doubler leurs investissements dans les énergies propres d’ici 2020. Parmi ces pays, la Chine, l’Inde et les États-Unis.

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Le problème, c’est que les percées spectaculaires en énergie sont plus rares qu’on ne l’imagine —qu’on pense par exemple aux batteries, qui n’ont évolué qu’à petits pas depuis des décennies. Et quand surgit une percée vraiment révolutionnaire, il faut beaucoup de temps avant qu’elle ne se rende jusqu’au marché : le problème n’est pas de quitter l’étape des planches à dessin, mais de franchir les tests réglementaires —s’assurer que la technologie est sécuritaire— puis aboutir à une version qui ne coûtera pas trop cher —comme l’illustre la longue histoire des panneaux solaires.

Même Bill Gates le reconnaît dans un billet de blogue accompagnant son annonce : «il y a peu de chances qu’une de ces technologies ne soit prête à être mise en oeuvre avant 10 ans, si tant est qu’elle voit le jour». Le risque est que, pendant ce temps, des décideurs politiques ne s’endorment sur leurs lauriers, convaincus que la technologie viendra un jour résoudre le problème à leur place.

Pendant qu’elle se joint à cette annonce, l’Inde ne montre d’ailleurs aucun signe de cesser de construire des centrales au charbon, et la Chine, tout en investissant beaucoup dans les énergies vertes, dépend pour longtemps encore du charbon. Par ailleurs, la Mission Innovation utilise le terme énergies «propres», qui permet d’englober le nucléaire.

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