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L’aménagement urbain pour faciliter la circulation des cyclistes rend la route plus sûre. C’est ce que montre une récente étude pilotée par Nicolas Saunier, professeur au Département de génie civil de l’École Polytechnique.

 

Les sas vélo, dont la ligne se positionne en avant des automobilistes, leur donne un avantage lors du redémarrage du trafic. « Cette zone réservée aux cyclistes rend les interactions entre les cyclistes et les automobilistes moins dangereuses », relève le Pr Saunier. Les chercheurs se sont rendu compte que les cyclistes devenaient plus respectueux du code en réduisant leurs infractions (passage au feu rouge, emprunt des trottoirs, etc.)

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De nombreux usagers, cyclistes en tête, jugent vétuste le Code de la route. Deux ans après le décès de la cycliste Mathilde Blais, happée par un camion dans un tunnel, ils ont interpelé le ministre du Transport, Jacques Daoust. Ce dernier vient d’annoncer deux mesures pour l’été. Les amendes liées à l’emportiérage (lorsqu’un automobiliste heurte un cycliste avec sa portière) seront augmentées et une distance d’un mètre devra être respectée en ville entre les automobilistes et les cyclistes.

Dans cette récente étude, les chercheurs se sont intéressés à l’emplacement des pistes cyclables – à droite ou à gauche du flux automobile – et aux sas de vélo. Des vidéos prises à 23 intersections de la ville de Montréal leur ont permis d’analyser les trajectoires et les interactions entre ces deux principaux types d’usagers de la route.

La piste cyclable dans la voie de gauche, comme sur le Boulevard Maisonneuve, s’avère bien moins sécuritaire qu’une piste positionnée à droite, ont découvert les chercheurs. « Elle offre moins de visibilité aux automobilistes qui veulent tourner à gauche et cela provoque des accrochages », note le Pr Saunier, mais toujours moins que lorsqu’il n’y a aucune piste cyclable.

Un simple aménagement – des bollards disposés le long de la piste réservée aux vélos – augmente le sentiment de sécurité des cyclistes et pousse ces derniers à déserter les trottoirs au profit de la route. Une plus grande connectivité du réseau cycliste protège aussi ces usagers vulnérables.

Plus de carrefours giratoires

L’expert en génie des transports s’intéresse également à la fluidité du trafic routier. Pour lui, les carrefours giratoires seraient l’avenir de la route. « Ils sont très répandus en Europe et commencent à l’être ici aussi, car ils sont sécuritaires. Il n’y a pas de mort dans ce type de carrefour », assure le Pr Saunier.

Son rapport technique sur ce type d’aménagement montre que les carrefours giratoires ont la même efficacité que les voies protégées tout en conservant la fluidité nécessaire à une bonne circulation. Encore peu présents au Québec, ces carrefours économiques à aménager nécessitent toutefois une adaptation du bâti et des comportements des usagers, les piétons et les cyclistes compris. « Il faut apprendre à s’en servir, mais ils sont à terme plus économiques en entretien et en vies humaines », tranche l’expert.

 

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