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Si Nicolas Sarkozy était candidat à la présidence des États-Unis plutôt qu’à celle de la France, sa position sur le climat serait-elle celle des démocrates, prêts à passer à l’action, ou des républicains, climatosceptiques ? Cela dépend de... l’année où on lui pose la question.

En 2007, le président Sarkozy d’alors, dans un discours devant les Nations Unies, déclarait que « nous, les pays industrialisés, avons une responsabilité particulière à exercer ; la France donnera l’exemple en s’imposant des règles plus dures... Nous devons fixer des objectifs de réduction des émissions de gaz à effet de serre ». Mais le 14 septembre 2016, devant des chefs d’entreprise, voilà le candidat Sarkozy, pour qui « il faut être arrogant comme l’homme pour penser que c’est nous qui avons changé le climat... Dérèglement climatique, c’est très intéressant, mais ça fait 4,5 milliards d’années que le climat change. »

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Surprise (ou consternation) chez les observateurs. D’autant plus que le paysage politique français, au contraire de la faune de Washington, ne fait pratiquement plus entendre de voix climatosceptiques, à part peut-être celle de Marine Le Pen. Même les autres candidats aux primaires de la droite semblent faire consensus sur l’urgence climatique, ou du moins ne pas la remettre en doute.

Pour le journaliste et blogueur Sylvestre Huet, « la rengaine climatosceptique » est néanmoins susceptible de « rapporter des voix » à Sarkozy : « cette rengaine plaît aux oreilles de nombreux patrons parce qu’ils ont bien compris qu’une politique climatique sérieuse suppose de mettre en cause le consumérisme ».

Dix mois après la conférence de Paris sur les changements climatiques, où les chefs d’État s’étaient fixé pour objectif de ne pas dépasser les deux degrés Celsius d’augmentation, c’est l'écho d’un autre Sarkozy qui parvient à leurs oreilles, avec cet appel à l’action prononcé pendant la conférence sur le climat de 2009 : « qui osera dire que les deux degrés d’augmentation de la température ne passent pas par la réduction de 50 % des émissions, dont 80 % pour nous les pays riches, qui avons une responsabilité historique ? Qui osera contester ? » Aujourd’hui, c’est lui-même, apparemment, qui conteste. Il avait déjà commencé à le faire en mai dernier, lors d’une journée de travail sur l’environnement : « la Terre a une ancienneté de 4 milliards d’années... Le changement climatique, la planète en a connu quantité ». Un fait qui n’a jamais été nié par les climatologues, mais qui n’a rien à voir avec le débat sur la situation actuelle...

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