Semaine du 6 novembre 2000

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(ASP) - Adam n'a jamais rencontre Eve. Ce titre a fait le tour du monde la semaine dernière, mais qu'est-ce qu'il peut bien vouloir dire? Au-delà des subtilités scientifiques sur les chromosomes X et Y que la presse n'a pas manqué de rapporter en long et en large, l'explication, en fait, est aussi simple que le titre est... trompeur.

Prenez votre arbre généalogique et imaginez que vous puissiez le tracer de façon impeccable, sans oublier un seul ancêtre, du côté de votre père comme de celui de votre mère, et ce, que vous remontiez cinq siècles en arrière, ou vingt siècles, ou vingt millénaires. Prenez ensuite l'arbre généalogique de votre voisin, puis de tous les résidents de votre rue, puis de votre ville, puis de votre pays: tôt ou tard, en remontant suffisamment loin, vous allez vous découvrir au moins un ancêtre commun avec tous ces gens.

Evidemment, dans la réalité, la généalogie n'est pas une science aussi fiable, et il faut plutôt s'en remettre à la génétique. C'est ce que font différents chercheurs depuis quelques années, qui comparent les gènes de différentes populations à la surface du globe, afin de dresser leur "arbre génétique". Logiquement, cette méthode devrait permettre tôt ou tard d'identifier la date à laquelle vivait un ancêtre commun, non pas à tous les résidents de votre rue, mais à tous les habitants de la Terre. Et cet ancêtre, on l'avait trouvé il y a quelques années : c'était une femme, et elle vivait en Afrique il y a environ 143 000 ans.

Pourquoi une femme? Parce que lorsque cette recherche avait été menée il y a quelques années, les connaissances en génétique étaient juste assez avancées pour qu'on ne puisse se concentrer que sur les gènes des femmes: plus précisément, les gènes contenus dans les mitochondries, ces centrales d'énergie de nos cellules. Cette partie de notre bagage génétique ne se transmet que par la mère. Mais la génétique n'en est plus là aujourd'hui, et c'est pourquoi la semaine dernière, a été publiée sous la plume d'une équipe scientifique de huit pays, dans l'édition de novembre de Nature Genetics cette nouvelle information, suivant laquelle on a cette fois identifié l'homme qui représente notre ancêtre masculin à tous: et lui, il vivait -également en Afrique- il y a seulement 59 000 ans. Soit près de 85 000 ans après " Eve ".

Et c'est pourquoi le titre "Adam et Eve" est trompeur. Tout simplement, il aurait fallu écrire qu'on a retracé l'ancêtre commun à chacun des 6 milliards d'êtres humains, et que celui-ci vivait en Afrique il y a 59 000 ans. On avait précédemment retracé l'âge de la femme faisant office d'ancêtre commune à tous les humains, et celle-ci avait vécu il y a 143 000 ans, mais c'est uniquement parce que la génétique de l'époque ne permettait pas de faire mieux.

Pourquoi, par contre, l'ancêtre commun mâle est-il plus jeune de 85 000 ans, est une question qui n'a pas encore de réponse claire. Mais on soupçonne que cela a plus à voir avec la sociologie qu'avec la génétique : le fait, par exemple, qu'un même homme, de tout temps, a pu " disperser " son matériel génétique chez plusieurs femmes contribue à ce que plusieurs d'entre nous aient le même ancêtre mâle pas si loin derrière...

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