Deep Space 1 à la retraite
(ASP) - La sonde spatiale qui annonce
sans doute ce que seront les moteurs spatiaux du XXIe
siècle a pris sa retraite. Après trois
ans, Deep
Space One a pratiquement épuisé le carburant
de son fameux moteur ionique mais elle en
a amplement démontré lefficacité.
Il faut se rappeler que tout ce qui bouge
dans lespace, depuis le tout premier Spoutnik,
des fusées Apollo jusquà la navette
spatiale en passant par les Soyouz de lépoque
soviétique incluant les V-2 allemands de
la Seconde guerre mondiale- est lancé grâce
à des moteurs dits "chimiques". Un
moteur ionique, en comparaison, s'appuie sur un principe
connu en physique depuis un siècle, l'ionisation,
par lequel un atome acquiert une charge électrique
lorsqu'il perd un ou plusieurs électrons. Le
truc, pour faire fonctionner un moteur ionique, consiste
donc à provoquer cette ionisation, de façon
à ce que les atomes soient éjectés
dans l'espace à très grande vitesse. Avec
chaque atome éjecté, la poussée
du vaisseau augmente.
La différence majeure entre le
chimique et l'ionique, c'est l'énergie dépensée:
un moteur chimique nécessite une très
grande quantité de carburant à brûler,
donc d'immenses réservoirs. Avec un moteur ionique,
on peut réduire considérablement la taille
du vaisseau et ainsi, ajouter de l'équipement
scientifique. Ou accroître sa durée de
vie. Et lui permettre de se rendre plus rapidement à
destination.
Mais si le principe est connu depuis longtemps,
son application avait toujours été retardée:
tant que les vaisseaux de la Nasa restaient extrêmement
coûteux, un échec dune expérience
ionique aurait été un coup trop dur. Avec
la nouvelle philosophie de la Nasa des années
90, qui avait consisté à construire la
même chose quavant pour moins cher Deep
Space One, lancé en
octobre 1998, a coûté 159 millions$,
une paille à côté du milliard de
dollars de la sonde martienne Pathfinder, en 1996- faire
une expérience ionique est devenu possible.
Le but de la mission Deep Space One était
uniquement de tester de nouvelles technologies l'ionique,
de même que, entre autres, un nouveau système
de navigation basé sur les étoiles qui,
lui, na pas très bien fonctionné.
Au passage, on a tout de même réussi à
lenvoyer à la rencontre de la comète
Borelly, et y prendre, en septembre 2001, les photos
les plus détaillées jamais obtenues dune
comète.