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(Agence Science-Presse) - Les jeunes saumons élevés dans les centres de pisciculture s'accouplent plus farouchement que leurs collègues sauvages. Résultat, ceux qui s'évadent de ces piscines bondées pour se retrouver dans la nature risquent de prendre le dessus sur les espèces indigènes.

La crainte est dans l'air depuis longtemps, mais d'autres études avaient démontré que les saumons qui ont passé toute leur vie en élevage ont au contraire moins de succès pour se reproduire une fois qu'ils se retrouvent dans la nature. Ce qui a attiré l'attention du chercheur Dany Garant de l'Université d'Oxford, ce sont certains bébés saumons appelés les parr, qui arrivent à maturité plus vite que leurs rivaux adultes bien plus gros et fertilisent plus d'un tiers des œufs de chaque nid.

Le chercheur a donc testé les cotes de fertilité de ces mâles précoces dans un ruisseau artificiel en les mélangeant avec trois groupes de saumons norvégiens: des parr d'élevage, sauvages et hybrides. Sur 30 nids, les parr d'élevage ont fertilisé quatre fois plus d'œufs que les parr sauvages. Ce qui confirmerait donc que les poissons d'élevage sont capables de remplacer très rapidement des populations sauvages.

À cet égard, le Fonds mondial pour la conservation de la nature vient d'annoncer que la population de saumons atlantiques a diminué de 45% en 20 ans, alors que la production de saumons d'élevage a, elle, augmenté de 55%! Sachant que des centaines de milliers de saumons d'élevage s'évadent chaque année, le Fonds désire créer des zones d'exclusion dans tous les pays, et faire appliquer le règlement de la résolution d'Oslo afin de protéger les réserves de saumons sauvages. Reste à déterminer combien de pays vont joindre l'acte à la parole...

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