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semaine du 13 septembre 2004



La femme qui ne rêvait pas

Si on ne rêve pas, on meurt. C'est ce qu'on nous répète depuis le XIXe siècle. Eh bien une femme victime d'une attaque cardiaque a cessé de rêver pendant un an. Et pourtant, elle ne s'en porte pas plus mal.

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Ce qui a incidemment permis aux médecins qui l'étudient de pondre un article sur son cas: car ils croient que cela leur permet d'identifier la zone du cerveau où naissent nos rêves.

La patiente de 73 ans était très mal en point. Elle était entrée d'urgence à l'hôpital, après qu'une attaque eut perturbé l'apport sanguin dans une zone arrière de son cerveau, le lobe occipital. Au début, "ses symptômes n'étaient pas inhabituels", rapporte la revue Nature: réduction de la vision et faiblesses sur un côté du corps. Mais après quelques jours, les médecins durent admettre l'existence d'un autre symptôme, étonnant celui-là: leur patiente ne rêvait plus.

La chose a été confirmée par les électro-encéphalogrammes, eux qui, en mesurant l'activité cérébrale, peuvent confirmer les moments où une personne endormie devrait normalement être en train de rêver. Le cas est raconté dans la dernière édition des Annals of Neurology.

Selon Claudio Bassetti, de l'Hôpital universitaire de Zurich, en Suisse, après l'attaque, la femme n'a eu aucun rêve pendant une année complète, et pourtant, ni son sommeil ni ses capacités intellectuelles n'ont semblé être affectées. Ce n'est qu'après un an qu'elle a recommencé à signaler des rêves, pas plus d'une fois par semaine.

Bassetti et son collègue Matthias Bischof, dans le cadre de leur étude, ont notamment réveillé la femme tandis qu'elle était dans cette phase appelée le sommeil paradoxal (REM), normalement associée aux rêves. Elle n'en avait aucun mais, à la surprise des médecins, son cycle de sommeil était parfaitement normal.

Les adultes consacrent environ le quart de leur temps de sommeil à ce sommeil paradoxal, c'est-à-dire un état plus proche de l'éveil que du sommeil profond. En comparaison, les bébés y consacrent huit heures par jour –un élément qui n'est sûrement pas étranger au développement alors rapide de leur cerveau.

Et si les rêves, en fin de compte, ne servaient à rien? S'ils n'étaient qu'une conséquence bénigne du travail acharné que poursuit notre infatigable cerveau? C'est la conclusion sur laquelle saute déjà Jim Horne, spécialiste du sommeil à l'Université Loughborough, en Angleterre. "Je crois que les rêves sont le cinéma de l'esprit. Ils aident à divertir le cerveau pendant que nous dormons."

Une conclusion que Claudio Bassetti juge trop hâtive. Tout d'abord, cette femme ne représente qu'un seul cas. Ensuite, cette étude ne fait que soulever une anomalie: elle ne permet aucunement d'en savoir plus sur la façon dont naissent les rêves, et quel but ils ont, s'ils en ont un. Toutes ces questions "demeurent entièrement ouvertes", écrit-il.

Le lobe occipital, endommagé dans l'accident, joue de toute évidence un rôle important dans la naissance des rêves. Mais d'autres régions du cerveau sont par ailleurs associées au sommeil paradoxal. Ceci explique-t-il cela?

 

 

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