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semaine du 6 septembre 2004



Les voix du ciel

On a beaucoup parlé d'extra-terrestres cette semaine: d'un côté, une rumeur qui veut qu'un signal radio ait enfin été capté. De l'autre, un chercheur qui évoque un service postal interstellaire...

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La nouvelle a déclenché une tempête médiatique. Une entité venue des confins de l’univers aurait envoyé un signal capté par les scientifiques du projet SETI@home.

Malheureusement, les amateurs d’ovni peuvent aller se rhabiller. Le scientifique en chef de SETI@home, Dan Wertheimer, a démenti la rumeur en qualifiant d’exagérée la possibilité que le fameux signal vienne d’une intelligence extra-terrestre.

Depuis six ans, le radio-télescope d’Arecibo, situé à Porto Rico, scrute le ciel à la loupe afin de découvrir un tel message radio. Et pour analyser les milliards de données tombées du ciel, les concepteurs ont eu une idée : mettre à profit les ordinateurs de millions d’internautes. Ainsi est né le logiciel gratuit SETI@home, un écran de veille qui analyse les données envoyées par Arecibo, à la recherche d'un signal "suspect" qui se dégagerait du bruit de fond cosmique.

Or, la semaine dernière, coup de théâtre: le magazine New Scientist publie un article sur un signal dont l’origine serait possiblement extraterrestre. Le papier a rapidement fait le tour des médias. " Toute cette agitation n’est que pure fantaisie, affirme Dan Wertheimer. Nous n’avons rien trouvé d’anormal. Cette histoire est devenue disproportionnée", rapporte le site Internet de la BBC.  

Le fameux signal, capté en mars 2003, se situe à 1420 mégahertz, la fréquence de l’hydrogène, l’élément le plus courant dans l’univers. On présume qu'une civilisation extra-terrestre utiliserait cette fréquence. Par contre, le signal fluctue très rapidement –on ne peut donc l'entendre que pendant quelques secondes– ce qui réduit considérablement les chances qu’il ait été envoyé par E.T. Certes, il a été capté trois fois, mais sur les cinq milliards de données reçues, il est statistiquement probable que certains bruits se répètent trois fois par hasard.

 

Et pourquoi ne pas utiliser la poste?

En attendant, avons-nous raison de rêver à des signaux radio extra-terrestres? Un physicien et un ingénieur électrique prétendent que non. Sur la base de calculs publiés par rien de moins que la revue britannique Nature, ils affirment que pour une civilisation lointaine, il serait bien plus économique d'envoyer une lettre qu'un message radio.

Christopher Rose, l'ingénieur de l'Université Rutgers, et Gregory Wright, le physicien de la firme Antipodes Associates (New Jersey), ont même tenu compte, dans leurs calculs, d'une autre théorie surgie ces dernières années: celle qu'une civilisation puisse envoyer des signaux par rayons laser plutôt que par radio (un signal lumineux voyage plus loin et se détériore moins vite). Même ainsi, disent-ils, un colis envoyé par un service de messagerie cosmique serait "énormément" plus efficace qu'un signal lumineux. Il arriverait moins vite, mais il arriverait intact. Et il ne serait pas soumis à différentes contraintes, comme la nécessité, pour le récepteur, d'observer le ciel juste au bon moment et juste sur la bonne fréquence.

Leur recommandation semble tout droit sortie d'un roman de science-fiction: les scientifiques qui cherchent des messages extra-terrestres seraient plus avisés, écrivent-ils, de chercher des façons par lesquelles de tels messages pourraient être inscrits ou cachés dans notre environnement. C'était l'inspiration derrière le roman et le film 2001, l'odyssée de l'espace: un monolithe enfoui sous le sol lunaire par une civilisation passée par ici il y a trois millions d'années. Et les nanotechnologies ouvrent tout un nouveau spectre de possibilités: on peut désormais enregistrer beaucoup d'informations dans fort peu d'espace.

La revue Nature a non seulement consacré sa Une au sujet, elle a même confié à un troisième scientifique le soin de pondre une analyse de cette recherche inusitée. "Si des astroarchéologues devaient trouver une telle chose, ce ne serait pas la première fois que la science-fiction deviendrait réalité", écrit le Dr Woodruff T. Sullivan, de l'Université de Washington.

Les vétérans du programme SETI se sont toutefois contentés de sourire à cette pierre dans leur jardin. "C'est une lecture amusante, admet Paul Horowitz, de l'Université Harvard. Mais je n'éteindrais pas mon radio-télescope tout de suite."

 

  • "Inscribed matter as an energy-efficient means of communication with an extraterrestrial civilization", par Christopher Rose et Gregory Wright. Nature, 2 septembre 2004.

 

 

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