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semaine du 17 mai 2004



Lumière sur l'obscurcissement global

Après le réchauffement global, faudra-t-il s'habituer à entendre parler de l'obscurcissement global? Selon diverses études, le rayonnement solaire atteignant la surface terrestre aurait diminué de 1 à 3% par décennie, depuis 40 ans.

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Le premier chercheur à avoir étudié la question est Atsumu Ohmura, un géographe de l’Institut fédéral suisse de la technologie à Zurich. Dans une étude publiée en 1989, il observait une diminution de plus de 10% du rayonnement solaire à la surface terrestre en Europe depuis les années 60. À l’époque de leur publication, ses recherches sont passées inaperçues. Aujourd'hui encore, plusieurs experts en climatologie n’ont jamais entendu parler du phénomène.

Mais les choses changent. Au cours du congrès annuel de l'Union géophysique américaine qui a lieu cette semaine à Montréal, quelques conférences traitent de l’obscurcissement global et certains des plus éminents spécialistes du phénomène y participent : Michael L. Roderick, spécialiste en écosystèmes à l’Université nationale d’Australie, Beate G. Liepert, climatologue à l’Université Columbia ainsi que Shabtai Cohen et Gerald Stanhill.

Ces deux derniers, chercheurs en agriculture et en climatologie au Volcani Center de Bet Dagan, en Israël, ont compilé en 2001 toutes les données relatives à l’obscurcissement global et en sont arrivés à une diminution moyenne du rayonnement solaire atteignant la surface de la Terre de 2,7% par décennie entre 1958 et 1992. C’est à eux qu’on doit l’expression global dimming, qu’on peut traduire par obscurcissement ou assombrissement global.

Intéressé par les recherches de Cohen et Stanhill, Graham Farquhar, un biologiste de l’Université nationale d’Australie, a eu l’idée d’étudier l’évaporation de l’eau, qui est, mine de rien, l’un des plus grands mystères de la climatologie. Alors que la Terre se réchauffe, on s'attendrait à ce que l’eau s’évapore davantage. Or, les études démontrent que l’évaporation de l’eau diminue d’année en année. En s'intéressant aux données sur le rayonnement solaire, Farquhar et son collègue Michael L. Roderick ont donc établi une corrélation: moins de rayonnement solaire à la surface de l’eau veut dire moins d’évaporation. Parue dans la prestigieuse revue Science en 2002, c'est cette étude qui a contribué à faire connaître l’obscurcissement global.

Depuis, d'autres ont tenté de refaire les calculs, au point d'affirmer que la diminution du rayonnement solaire atteignant la Terre serait encore plus élevée dans certaines régions d'Asie et d'Amérique du Nord.

Qu'est-ce qui pourrait expliquer le phénomène? Le Soleil brille autant, sans quoi les satellites qui observent notre étoile auraient tiré la sonnette d'alarme il y a longtemps. Pour Beate G. Liepert, les causes majeures se trouveraient plutôt dans les nuages et la pollution atmosphérique. " Le réchauffement global augmente l’humidité dans l’atmosphère, ce qui augmente la capacité de rétention d’eau des nuages, explique-t-elle dans une étude publiée en 2002. Il n’y a pas nécessairement plus de nuages, mais ils sont plus sombres et ils bloquent donc plus les rayons solaires. "

Par ailleurs, la pollution augmente la quantité de micro-particules dans l'air, sur lesquelles les rayons du Soleil rebondissent et retournent dans l'espace. D'où, moins de rayonnement qui atteint la surface.

La théorie reste tout de même controversée. Le New York Times signalait par exemple en fin de semaine que l'Antarctique, où le ciel est tout ce qu'il y a de plus clair, connaîtrait lui aussi le phénomène d'obscurcissement.

Mais si la théorie est juste, quelles en seront les conséquences? " C’est une question-clé à laquelle nous travaillons encore, dit Michael L. Roderick. Nous allons en discuter à Montréal."

S'il y a réellement obscurcissement, les conséquences pourraient être catastrophiques. Au niveau du climat, on sait que l’obscurcissement a d'abord un impact sur le cycle de l’eau. Moins de rayonnement solaire veut dire moins d’évaporation et donc moins de précipitations, une situation qui pourrait être particulièrement problématique pour les régions plus arides. Le phénomène aurait évidemment des conséquences sur la photosynthèse, donc sur la croissance des forêts, sur l'agriculture, et sur la végétation en général.

Frédéric Perron

 

 

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