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Le 21 octobre 2005


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Créationnisme: les États-Unis déchirés

(Agence Science-Presse) - Pendant qu'en Pennsylvanie, un procès attire peu à peu l'attention sur ces étranges Américains qui veulent réintroduire le créationnisme dans les écoles, ailleurs aux États-Unis, les médias cherchent à comprendre le problème, et ils le trouvent jusque dans la famille Bush.

Déjà, il y a quelques mois, le président Bush s'était échappé: en entrevue avec la presse, il avait reconnu qu'à son avis, l'écolier devrait être exposé aux "autres théories". Voilà qu'un quotidien de Miami s'est penché vers son frère, le gouverneur de Floride Jeb Bush, et y a découvert un politicien sympathique au créationnisme, mais qui préfère ne pas le dire publiquement. Le concept du design intelligent, cette version déguisée du créationnisme, a-t-elle sa place dans les cours de science, lui a demandé le journaliste? "Je ne sais pas", a hésité le gouverneur.

Trois de ses adversaires possibles aux élections de 2006, deux démocrates et un républicain, disent que le design intelligent relève de la religion, et n'a, pour cette raison, pas sa place dans les écoles publiques. Un quatrième, le républicain Tom Gallagher, ne s'oppose pas à ce que évolution et création soient enseignés dans les cours de science sur un pied d'égalité.

C'est donc là qu'en est le débat aux Etats-Unis. Au point où, s'étonne le quotidien britannique The Guardian, le Musée d'histoire naturelle de New York, en concevant sa toute dernière exposition sur l'évolution, a dû tenir compte de la controverse qu'elle susciterait et en tenir compte dans a façon de présenter et de vulgariser la biologie.

C'est là qu'en est le débat parce qu'avec le temps, les créationnistes se sont raffinés. Désormais, les promoteurs du design intelligent tentent d'en faire une théorie scientifique, dans l'espoir de contourner l'interdit de faire entrer la religion dans les écoles publiques. Et dans le cadre du procès du comté d'Harrisburg, Pennsylvanie (voir ce texte), cette semaine, c'était justement le tour des témoins de la défense.

Ce procès, commencé le 26 septembre, est le résultat d'une poursuite déposée par huit familles (11 enfants) de la région, choquée de voir leur commission scolaire céder aux créationnistes et ouvrir toute grande la porte à l'enseignement du design intelligent. Les plaidoiries des avocats doivent suivre en novembre et le jugement pourrait être rendu début-décembre.

Harrisburg n'est que la partie émergée de l'iceberg: de semblables débats ont lieu dans plus de 20 États, et d'ici quelques années, certains d'entre eux auront peut-être évolué jusqu'à atteindre le stade du procès. En Floride justement, l'État doit entrer l'an prochain dans une phase de révision des normes scolaires: un moment propice à une reprise du débat création vs. évolution.

Or, la Floride offre un exemple patent de ce déchirement auquel font face les Etats-Unis, souligne le journaliste scientifique Carl Zimmer sur son blogue: plus tôt ce mois-ci, le gouverneur Jeb Bush a annoncé que l'Institut de recherche Scripps avait choisi son État pour y construire un vaste campus universitaire. Le gouverneur a mené une dure bataille pour obtenir ce campus chez lui, car l'Institut Scripps n'est pas n'importe quoi: c'est l'une des plus importantes institutions de la planète en matière de recherche biomédicale, de la régénération des cellules nerveuses à la quête d'un médicament contre le sida.

Mais cela veut dire des recherches de pointe sur l'évolution du bagage génétique au fil du temps, sur l'évolution des structures et des fonctions des protéines au fil des milliards d'années, sur l'évolution de la résistance des bactéries aux antibiotiques... En d'autres termes, toute la recherche biomédicale de pointe est indissociable du concept d'évolution.

C'est donc le même gouverneur qui s'est battu pour faire venir chez lui l'Institut de recherche Scripps et qui, en même temps, semble prêt à ouvrir la porte au créationnisme dans les écoles. Depuis août, son chancelier d'État sur l'éducation, Cheryl Yecke, est une créationniste affichée. Elle avait perdu un emploi similaire au Minnesota pour cette raison, ce qui n'a pas empêché le gouverneur Bush de considérer qu'elle était la meilleure personne pour le poste.

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