Semaine du 6 décembre 1999

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Querelles au royaume des planètes

(ASP) - L'astronomie a elle aussi ses querelles, et les découvreurs qui sont sous les projecteurs des médias ne sont pas nécessairement, dans cette discipline comme dans toutes les autres, ceux qui devancent les autres sur le plan scientifique. Parfois, ce sont tout simplement ceux qui ont un meilleur sens du marketing.

Il y a déjà quatre ans que l'astronome californien Geoffrey Marcy se voit accuser d'être ce champion du marketing. Sur les 28 planètes détectées depuis 1995 autour d'autres étoiles que notre Soleil, la majorité lui sont associées, bien que son rôle au sein des équipes de découverte n'ait pas été chaque fois dominant. On se souviendra aussi que, dès l'automne 1995, sa frustration d'avoir été coiffé au poteau -la toute première planète avait été détectée par une équipe suisse- avait été évidente, et il avait rapidement mis les médias dans sa poche en baptisant la planète no. 3 " Waterworld ", la " planète d'eau ". Motif : elle tourne autour de son étoile à une distance qui permettrait en théorie d'y avoir une température inférieure à 100 degrés Celsius, permettant donc à l'eau d'y subsister.

Le problème, c'est que strictement rien ne permettait d'arriver à pareille conclusion : à titre d'exemple, Vénus est elle aussi à une distance où, en théorie, l'eau pourrait subsister, mais la température y est pourtant de 400 degrés Celsius !

La controverse Marcy vient de resurgir, et celui-ci n'a, cette fois, même pas cherché à nier. Il y a trois semaines, Geoffrey Marcy annonçait que son équipe avait réussi à prendre une photo. Une photo non pas d'une de ces planètes, uniquement de l'ombre qu'elle projette sur son étoile, mais une photo tout de même : un exploit attendu depuis longtemps, et un moment-charnière pour les chasseurs de planète. Or voici que le 23 novembre, apparaît dans l'Astrophysical Journal Letters un article d'une autre équipe, annonçant la découverte de cette ombre. Dave Charbonneau et Tim Brown, respectivement de l'Université Harvard et de l'Observatoire de haute altitude de Boulder, Colorado, suivaient attentivement l'étoile, HD209458, depuis que des oscillations régulières, en 1997 et 1998, avaient révélé la présence d'une planète lui tournant autour. Sur la base de leurs calculs, ils estimèrent que la planète devrait se trouver au bon endroit pour une photo les 8 et 15 septembre. Ayant effectivement obtenu l'infime variation dans la luminosité de l'étoile qu'ils attendaient, ils écrivirent leur article, qu'ils envoyèrent à la revue scientifique.

Avant la parution de l'article, le 7 novembre, Marcy et ses collègues observèrent à leur tour " l'ombre " et l'annoncèrent au monde entier. Et cette observation ne relevait pas du pur hasard : Marcy et ses collègues avaient été informés de la découverte de Charbonneau et Brown, et avaient pour cette raison braqué leurs objectifs sur HD209458.

Devant la fureur que cette " manoeuvre " a déclenchée sur Internet, Marcy a présenté ses excuses, et admis avoir erré en publiant un communiqué de presse sans attendre la publication de l'article de Charbonneau et Brown.

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