Semaine du 15 mai 2000

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Pauvre Prince Charles

(ASP) - Les opinions de l'héritier du trône font jaser cette semaine, en Grande-Bretagne. Le Prince Charles, un allié précieux des écologistes depuis trois ans dans l'affaire des aliments transgéniques, est à nouveau intervenu cette semaine pour dénoncer les scientifiques qui jouent avec "l'ordre naturel".

Le problème, relève le quotidien britannique The Independant, c'est que la nature elle-même est, à l'état naturel si l'on peut dire, pleine de risques. Il rappelle l'exemple de Sir Walter Raleigh, celui qui, au XVIe siècle, a introduit la pomme de terre en Europe: si cela devait se passer aujourd'hui, la pomme de terre ne serait tpas acceptée en Europe. Ce produit pourtant naturel, originaire d'Amérique du Sud, ne réussirait jamais à passer l'étape des comités sanitaires et autres organismes de surveillance, pour la simple et bonne raison qu'à son état naturel, il est riche en... toxines. Jamais une association de consommateurs n'accepterait que soit mise dans les assiettes un produit, même après maintes modifications de la part des agriculteurs, parce qu'on s'inquiéterait du fait qu'il ait contenu au départ toutes ces toxines.

Et pourtant, rappelle The Indépendant, l'idée suivant laquelle ce qui est naturel est nécessairement sain, fiable, bon, est au coeur même de la croisade du Prince Charles contre les aliments transgéniques. Sa dernière intervention, radiodiffusée cette semaine, a choqué plusieurs scientifiques. Martin Bobrow, professeur de génétique médicale à l'Université Cambridge, accuse le fils de sa Très Gracieuse Majesté de dénigrer la science. Tout comme Richard Dawkins, zoologue à l'Université Oxford, qui se dit attristé d'avoir entendu son futur chef d'Etat décrire le rationalisme scientifique comme un ennemi de la protection environnementale. Le prince et ses conseillers environnementaux -il en a- invoquent en effet la "nature" face à l'approche "artificielle" des scientifiques. Son message se résume à cette idée très simple: les scientifiques devraient rester à leur place... pour que Dieu garde la sienne.

Qu'aurait-il alors fallu faire, rétorquent ces scientifiques, contre le virus de la variole, la peste noire ou le choléra, qui sont tous des oeuvres de la nature? Pourquoi élever des animaux ou entreposer des graines, alors que la nature en fournit à l'état, justement, naturel? L'argument des scientifiques, on le sait, est que la génétique continue un pas de plus dans l'évolution qu'a connue l'agriculture depuis 10 000 ans, dans l'espoir de nourrir de plus en plus de gens, de plus en plus efficacement. Une perspective qui, dans le cas des OGM, n'a, soit dit en passant, pas encore été démontrée.

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