| Semaine du 15 mai 2000 |  |
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En manchette cette semaine: LE KIOSQUE A lire aussi: La science d'ici et d'ailleurs est une production Agence Science-Presse |
Retour au sommaire des capsules (ASP) - Le virus de l'influenza B -la grippe- a été découvert pour la première fois chez un animal, et pas n'importe quel animal: le phoque. Une découverte qui, écrivent ses auteurs dans la revue Science, "pose une menace directe aux humains". En quoi s'agit-il d'une menace, alors que ce virus n'a été découvert que sur 2% des phoques ou échantillons de sang de phoques, étudiés aux abords des Pays-Bas en 1999? Parce que ce virus était exactement le même que celui qui avait frappé les humains en 1995. Or, le virus de l'influenza a pour caractéristique de changer chaque année : il subit une mutation. C'est la raison pour laquelle des campagnes de vaccination sont organisées chaque année: le vaccin qui sera injecté l'an prochain ne sera pas le même que celui qui a été injecté cette année. Si on retrouve chez des phoques la même "souche" du virus qui a frappé les humains quelques années plus tôt, cela signifie donc que cette "souche", celle-là et pas une autre, "habite" le phoque depuis 1995, sans subir ni dommages ni mutations. Or, notre système immunitaire a "oublié", avec le temps, les particularités de la souche 1995 de ce virus. Il pourrait donc avoir plus de difficultés à réagir, cette fois. Mais le virus pourrait-il vraiment être transmis des phoques aux humains? On n'en sait rien. Jusqu'ici, on croyait la version " B " de l'influenza exclusivement limitée aux humains, de sorte qu'on n'a aucune idée de ce qui pourrait se passer si un phoque infecté entrait en contact avec des humains. En conséquence, pour le chercheur principal derrière cette découverte, Albert Osterhaus, du Centre national sur l'influenza à l'Université Erasme (Pays-Bas), il n'y a qu'un seul conseil valable: "si vous trouvez ces animaux échoués sur la plage, ne les touchez pas. Restez éloignés." La grippe -à ne pas confondre avec le rhume qui, lui, est tout à fait bénin- est un mal à prendre au sérieux. Une infection peut être très virulente, et si on devait apprendre qu'elle est en mesure de se transmettre par des animaux, bien des controverses s'ensuivraient. Encore que cela dépend de l'animal : après tout, nous ne sommes pas si nombreux à embrasser des phoques... Retour au sommaire des capsules
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