Semaine du 19 juin 2000

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Pas d'anthrax pour l'héroïne

(ASP) - En Grande-Bretagne, les drogués à l'héroïne ont dû pousser un grand soupir de soulagement la semaine dernière -s'ils ont encore le loisir de lire les journaux. Leur poudre blanche n'était finalement pas contaminée à l'anthrax, cette substance horriblement toxique, utilisée au cours du siècle comme arme biologique.

En revanche, on ne sait toujours pas ce qui a causé la mort mystérieuse de 37 héroïnomanes de Grande-Bretagne et d'Irlande, au cours des six dernières semaines.

L'histoire, dont les journaux d'Amérique du Nord n'ont pas du tout parlé -et ceux d'Europe, à peine plus- a commencé en Ecosse. Au début de mai, les hôpitaux de la région de Glasgow s'inquiétèrent de ce que plusieurs héroïnomanes étaient mort d'une maladie d'origine inconnue, dont les symptômes ne s'apparentaient pas à la " banale " surdose. La sonnette d'alarme fut tirée le 6 mai, lorsque Per Lausund, de l'Ecole médicale militaire d'Oslo, en Norvège, envoya sur un forum électronique destiné aux spécialistes en maladies infectueuses, un message décrivant un héroïnomane mort de l'absorption d'anthrax la semaine précédente. Les symptômes étaient similaires à ceux des Ecossais.

De l'anthrax dans l'héroïne? Les chercheurs se demandèrent immédiatement si une " cargaison " n'aurait pas pu être contaminée -volontairement ou non- par l'anthrax, qui peut rester " endormi " pendant des années. Les chasseurs de microbes des deux côtés de l'Atlantique se mirent immédiatement à l'oeuvre; des médecins, prenant connaissance de l'affaire, commencèrent à réviser les cas de morts suspectes chez des drogués; et le public commença à s'inquiéter d'une " épidémie à l'anthrax ". Le 19 mai, le ministère britannique de la santé lançait une alerte européenne. Le total des décès s'élevait alors à 18 en Ecosse, à 7 en Irlande et à 7 en Angleterre et au Pays de Galles.

Le 1er juin, les conclusions des laboratoires du Centre de recherche appliquée en microbiologie du ministère britannique de la Santé, et du Centre de contrôle des maladies d'Atlanta, étaient envoyées à un cercle restreint de spécialistes : l'anthrax n'est pas responsable de ces décès. Les détails de leurs analyses ont été publiés la semaine dernière dans le bulletin Morbidity and Mortality Weekly Report.

Mais si l'anthrax n'est pas responsable, qui l'est? C'est la partie non-résolue du mystère. Les seules bactéries qu'ont pu isoler les laboratoires dans les échantillons qui leur ont été envoyés ne peuvent provoquer de tels symptômes. Des soupçons se portent vers la Clostridia, une famille de plus de 30 bactéries, dont celles qui causent le botulisme et le tétanos. Certaines sont difficiles à cultiver en laboratoire, ce qui pourrait expliquer que les experts n'aient pu les détecter. Le fait que les personnes atteintes -surtout des femmes- se soient injectées leur drogue dans le muscle plutôt dans les veines aurait également pu faciliter la propagation de ces bactéries.

Il pourrait aussi s'agir d'autres pathogènes, reconnaissent ces mêmes experts. Les vendeurs d'héroïne ne sont généralement pas reconnus pour leur sens de la probité et de l'hygiène...

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