Semaine du 19 juin 2000

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Une faucheuse à huit pattes à la rescousse des moissons

(ASP) - Le venin d'une araignée australienne qu'on incorpore à des céréales génétiquement modifiées: telle est la solution peu ragoûtante que des scientifiques américains et australiens proposent pour détruire les insectes qui dévorent chaque année environ un tiers de la récolte céréalière mondiale. Brillante idée... si ce n'est que le venin de l'arachnide en question est mortel pour l'homme!

Jusqu'en 1980 en effet, date à laquelle un sérum antivenin fut enfin mis au point, l'Atrax australienne tuait en moyenne une personne tous les quatre ans. Or, l'équipe de chercheurs américains et australiens a récemment démontré que, parmi les toxines qui composent ce venin, certaines sont malgré tout inoffensives pour l'homme -mais pas pour les insectes.

Explication : le venin de la bestiole octopède se compose d'une centaine de toxines. C'est l'effet combiné de ces quelque 100 toxines qui tue sans discernement. Toutefois, parmi ces 100 toxines, certaines agissent spécifiquement, soit sur les insectes, soit sur les primates (dont les êtres humains). Il s'est donc agi, pour l'équipe de chercheurs, d'isoler et de tester une à une les toxines agissant exclusivement sur les insectes. Après trois ans, les scientifiques ont mis au jour un nouveau groupe de molécules venimeuses capables de conduire efficacement à leur mort bon nombre d'insectes.

Asperger les récoltes céréalières de ces toxines venimeuses aurait sans doute été l'idéal. Toutefois, produire ces molécules en quantité suffisante coûterait bien trop cher. Les scientifiques ont donc suggéré d'implanter le gène responsable du venin aux plantes céréalières afin qu'elles produisent elles-mêmes le pesticide. Mais une telle perspective a soulevé une vive controverse, particulièrement en Europe où certains chercheurs ont craint que ce nouveau type de céréales génétiquement modifiées accroisse, au fil du temps, la résistance des insectes aux pesticides, mais aussi que le gène en question se disperse dans l'environnement. Du coup, les scientifiques américains et australiens proposent une autre stratégie. Ils envisagent de profiter des virus que l'on inocule déjà aux larves de mites et de papillons, les plus grands dévoreurs de moissons, de la façon suivante: en greffant le gène producteur du venin sur ces mêmes virus. Ainsi, la toxine ne toucherait plus que les espèces d'insectes visées (mites et papillons), et seulement eux. Des négociations sont en cours entre l'équipe de chercheurs et deux firmes en vue de développer cette technologie.

Mais les scientifiques admettent qu'il sera difficile de convaincre le public de l'inefficacité du venin sur nous... Eh oui, Spiderman n'a pas que des adeptes...

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