| Semaine du 27 décembre 1999 |  |
|
En manchette cette semaine: LE KIOSQUE A lire aussi: La science d'ici et d'ailleurs est une production Agence Science-Presse |
Retour au sommaire des capsules (ASP) - Voici une nouvelle qui, à première vue, semble suffisamment spécialisée pour n'intéresser que les biologistes, et qui pourtant, pourrait obliger à reconsidérer rien de moins que l'âge de nos ancêtres. Elle parle de mitochondries et d'ADN, mais restez à l'écoute jusqu'au bout, elle en vaut la peine. Depuis une bonne vingtaine d'années, et en particulier tout au long des années 90, l'âge de nos ancêtres préhistoriques, et entre autres celui de nos plus anciens ancêtres communs -la fameuse "Eve africaine"- était calculé à l'aide de ce qu'on appelle les gènes de la mitochondrie -ou gènes mitochondriaux. Ces gènes qui, comme leur nom l'indique, n'existent que dans cette partie de la cellule appelée la mitochondrie, changent très peu au fil du temps, parce qu'ils sont censés n'être hérités que de la mère (le fait qu'ils ne se mélangent pas avec ceux du père implique ce faible taux de changement). On peut donc ainsi comparer les gènes mitochondriaux de deux individus, ou même de deux espèces animales, et mesurer le nombre de générations, ou de millénaires, qui les séparent. Ou du moins, on pouvait. Car la nouvelle, qui nous provient cette semaine de trois chercheurs britanniques qui publient dans la revue Science, c'est que, s'il faut en croire une étude statistique de l'ADN des humains et des chimpanzés, les gènes mitochondriaux pourraient être également hérités du père. Les chercheurs ne s'avancent pas à dire comment se produirait cet "héritage", leur étude n'étant que statistique. Mais à partir de là, plusieurs biologistes vont sûrement se découvrir un intérêt renouvelé pour les mitochondries, et l'âge de "Eve" risque d'être remis en question. Retour au sommaire des capsules
|
