Médecins branchés
Près d'un médecin canadien sur deux utilise désormais
l'inforoute, d'abord pour le courrier électronique (46%), ensuite
pour recherches dans des bases de données électroniques comme
Medline (45%). Ces données sont extraites d'un sondage mené
en 1998 par l'Association médicale canadienne. Les plus branchés:
les médecins spécialistes. Les moins branchés: ceux
des régions.
(29 janvier 1999)
Nomination olympienne
MONTREAL - Il venait à peine de remettre un rapport d'enquête
fort attendu sur un Comité international olympique fort ébranlé,
que l'annonce officielle tombe sur les fils de presse: le Montréalais
Richard Pound deviendra le 1er juillet prochain le 17e chancelier de l'Université
McGill.
Ancien étudiant de cette université anglophone établie
depuis un siècle et demi au coeur de l'île de Montréal,
l'avocat Richard Pound a siégé sur de nombreux conseils et
comités de McGill, et est devenu membre du Conseil des gouverneurs
en 1986, puis président en 1994. Il a également occupé
plusieurs postes importants dans des organismes nationaux et internationaux,
le dernier en date, bien sûr, étant la vice-présidence
du CIO.
&laqno;Le chancelier est un ambassadeur pour McGill", explique le
principal de l'Université, Bernard Shapiro, qui se félicite
de la visibilité que cette nomination apportera à l'institution.
(27 janvier 1999)
Réflexions embryonnaires
QUEBEC - Manipulations génétiques, transferts d'embryons,
clonage: le défi des prochaines années ne sera pas tant de
mieux maîtriser ces technologies que de... les expliquer au grand
public. "Il faut que le public sache que nos recherches visent simplement
à améliorer les choses pour le bénéfice de tous",
déclare Marc-André Sirard, directeur du Centre de recherche
en biologie de la reproduction de l'Université Laval. Un défi
qui est loin d'être évident: face à un public extrêmement
sceptique, voire inquiet, la marche est très haute.
Les chercheurs québécois qui ont été interrogés
la semaine dernière par les médias lors du 25e Congrès
de l'International Embryo Transfer Society l'ont bien senti: en dépit
de la présence d'experts internationaux -dont Ian Wilmut lui-même,
le "papa" de Dolly- les questions des quelques rares journalistes
présents ont surtout porté sur les conséquences de
ces technologies, leur impact sur les humains et les animaux, les problèmes
éthiques, plutôt que les derniers développements dans
le monde souvent obscur de la recherche.
Qui plus est, les travaux présentés dans le cadre de ce
congrès portaient essentiellement sur le transfert d'embryons d'animaux,
un sujet moins captivant pour le commun des mortels. Selon le Fil des
événements pourtant, au Québec, déjà
un éleveur de vaches sur cinq s'aventurerait du côté
du transfert d'embryons. A l'échelle internationale, un marché
d'embryons congelés est bien en place: un embryon de vache championne
se vend de 3000 à 5000$, et jusqu'à 50 000$ pour une vache
vraiment exceptionnelle! "Avec les Etats-Unis et la Hollande, le Canada
compte parmi les pays les plus avancés en génétique
laitière", explique Marc-André Sirard.
La technologie est loin d'être tout à fait au point: la
transmission d'une génération à l'autre des caractères
laitiers n'est pas très forte et dépend de plusieurs gènes
et non d'un seul. Le taux de réimplantation des embryons congelés
atteint maintenant 60%, mais les "veaux transplantés",
comme il faut les appeler, sont plus faibles à la naissance.
Ceci dit, à la vitesse où évoluent les (bio)technologies,
nul doute qu'au congrès de l'an prochain, on aura bien des bonnes
nouvelles pour les experts... Quant à savoir si le public, lui, aura
eu réponse à ses questions, ça, c'est une autre histoire...
(25 janvier 1999)
Somatotrophine: c'est non, mais la controverse se poursuit
MONTREAL - Le ministère de la Santé du Canada a annoncé
qu'il ne donnerait pas son approbation à l'entrée au pays
d'une hormone de croissance bovine controversée développée
par la compagnie Monsanto. Cette hormone, de son petit nom la somatotrophine
bovine recombinante (STBr) a pour fonction d'augmenter la production de
lait chez les vaches de 10 à 15%, mais a déjà donné
lieu, au Canada, à une vaste controverse vieille de neuf ans -et
la controverse n'est pas près de prendre fin ailleurs.
Les associations de consommateurs américaines, où l'hormone
est en vente libre depuis 1994, ont
fait part de leur satisfaction, tandis que Monsanto déclarait
avoir l'intention d'aller
en appel. Son hormone est déjà vendue dans 30 pays, et
les administrateurs espéraient bien que le Canada serait le 31e.
Santé Canada a invoqué des risques liés à la
santé des bovins pour refuser l'approbation du produit.
Tout ce dossier a été d'autant plus marqué par la
controverse au Canada que des chercheurs ont affirmé avoir subi des
pressions de la part des promoteurs et du gouvernement, afin d'en arriver
à des conclusions "positives". Et les observateurs s'attendent
à ce que la décision de Santé Canada relance le débat
aux Etats-Unis.
(21 janvier 1999)
Transfert de technologie moléculaire
MONTREAL - L'Université McGill a signé un accord avec un
laboratoire italien et une société américaine pour
concéder sous licence une découverte effectuée par
un spécialiste de la génétique moléculaire,
le Dr Greg Matlashewski. Celui-ci, avec une équipe internationale
de chercheurs, a découvert un gène qui semble prédisposer
au cancer du col, découverte qui a donné lieu à une
publication dans la revue Nature en mai dernier.
Le cancer du col de l'utérus touche chaque année quelque
500 000 femmes dans le monde, et constitue la deuxième cause de décès
par cancer chez elles. Le gène, plus précisément le
gène suppresseur de tumeur p53, est ce qu'on appelle un marqueur
génétique, c'est-à-dire un élément susceptible
de dépister les femmes courant des risques accrus d'un cancer du
col de l'utérus.
La société américaine, Digene, un chef de file dans
le domaine, y voit la possibilité de développer un traitement
de dépistage, ou d'améliorer ceux déjà existants,
mais il faudra au préalable que les recherches du Dr Matlashewski
soient encore approfondies -autrement dit, le travail ne fait que commencer.
(20 janvier)
Experts givrés
CHICOUTIMI - Alors que le Québec "fête" le premier
anniversaire de la crise de verglas, l'Université du Québec
à Chicoutimi se dote de nouveaux équipements qui lui permettront
d'accroître son expertise en la matière. L'intérêt
se porte bien sûr tout particulièrement sur les effets du givrage
sur les réseaux électriques: ralentissement ou même
paralysie de ces réseaux, comme on a pu le voir avec fracas l'an
dernier.
L'intérêt de l'UQAC pour cette question remonte à
plus de 15 ans: en 1969 et 1973, plusieurs pylônes appartenant à
Hydro-Québec s'effondraient sous l'effet de la glace, ce qui conduisit
à la création, en 1974, d'une équipe de recherche.
Aujourd'hui, une cinquantaine de personnes sont impliquées dans les
travaux de la Chaire industrielle Hydro-Québec/ CRSNG/ UQAC.
La construction d'un pavillon destiné à la recherche sur
le givrage atmosphétique commencera en avril prochain. Elle s'accompagnera
de l'acquisition d'équiments tels un tunnel réfrigéré
vertical, avec toit ouvrant, un générateur de chocs de 600
000 volts et un transformateur d'essai. Le projet est évalué
à 3 millions$ sur quatre ans.
(19 janvier 1998)
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