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Du 29 au 31 janvier 1999,
plus de 600 historiens de partout au Canada
se sont réunis à Montréal pour le congrès annuel
de l'Institut d'études canadiennes de l'Université McGill, consacré cette année à l'enseignement et à l'apprentissage de l'Histoire, sous le titre:
L'avenir de notre passé.


Quel avenir pour le passé?

MONTREAL - A quoi ressembleront les historiens du XXIe siècle? Quelle place auront-ils dans notre société, à l'heure d'Internet et du savoir universel enregistré sous forme électronique? Dans un monde où la science et la technologie auront vraisemblablement plus de place qu'aujourd'hui, et où l'image d'une discipline ennuyeuse et poussiéreuse pourrait, si aucun virage n'est pris, être encore plus puissante qu'aujourd'hui?

Ces questions ne sont pas neuves. On les a entendues avec pratiquement les mêmes mots -Internet en moins- tout au long des années 60, 70 et 80 et on retrouve le scepticisme des uns et des autres à propos de la nécessité d'étudier l'histoire à l'époque de nos parents, de nos grands-parents et sans doute plus loin encore.

Mais il est vrai que les progrès technologiques les ramènent à l'avant-scène avec une urgence plus grande. Que peut bien faire le prof d'histoire dans sa classe, quand il est en concurrence avec le cinéma -du naufrage du Titanic à la reine Elizabeth Iere et... Astérix!- la télévision et les bandes dessinées? Les historiens des quatre coins du Canada auront l'occasion, cette fin de semaine, de faire leur examen de conscience, alors que plus de 600 d'entre eux sont réunis à l'invitation de l'Institut d'études canadiennes de l'Université McGill, pour un congrès au titre évocateur: "L'avenir de notre passé".

Au menu: ateliers sur le cinéma et l'histoire, le multimédia et l'histoire, Internet et l'histoire, les musées et l'histoire, la formation des futurs historiens, et "l'industrie de l'histoire": l'histoire peut-elle se vendre? demande-t-on au vice-président à la programmation de la chaîne canadienne de télévision spécialisée History Channel. La réponse est prévisible...

Ce n'est pas, soulignent les co-parrains du congrès, Desmond Morton et Yvan Lamonde, de McGill, que les gens soient désintéressés de l'histoire: au contraire, la généalogie est plus populaire que jamais, les lieux historiques attirent toujours autant de visiteurs, la télévision continue de constater qu'une bonne fiction historique génère des cotes d'écoute plus que respectables... En revanche, les étudiants, eux, se désintéressent très nettement de l'histoire, du moins celle qu'on leur enseigne en classe. Et les historiens se plaignent de ce qu'on ne fasse vraiment pas grand effort pour les y intéresser: au Québec, un étudiant peut fort bien terminer son cours secondaire, soit 11 années d'études normales, après avoir eu de l'histoire au programme pendant en tout et pour tout deux années. Comme disait l'autre. ça fait pas des enfants forts...

(29 janvier 1999)

Disent oui au sondage, mais...

MONTREAL - Les Canadiens sont fermement convaincus de l'importance d'enseigner l'histoire aux jeunes et démontrent eux-mêmes beaucoup d'intérêt pour l'apprentissage de l'histoire. C'est la conclusion qui se dégage d'un sondage Environics mené en décembre auprès de 1691 adultes, en prévision du congrès sur l'enseignement de l'histoire.

Et la réponse est quasi-unanime: 97% estiment important que les enfants d'âge scolaire apprennent beaucoup sur l'histoire du Canada et 86% y attachent une grande importance. Au Québec, le taux est de 81%. Les deux tiers des Canadiens et 71% des Québécois indiquent par ailleurs un vif intérêt personnel pour l'histoire, les antécédents familiaux et la généalogie arrivant en tête de liste.

Ceci dit, lorsqu'on en arrive au moyen privilégié pour apprendre l'histoire, on constate que la télévision, avec 67%, devance de loin la visite des lieux historiques (44%) la lecture d'ouvrages documentaires et de fiction (43%), des films et des vidéos (34%), et des journaux et périodiques (34%), suivis, enfin, de l'apprentissage en classe (27%). Des données encourageantes pour les historiens qui réclament depuis très longtemps de leurs pairs qu'ils s'intéressent à ce qui se passe du côté de la culture populaire... mais des données incomplètes, dans la mesure où personne n'a songé à demander à ces Canadiens qu'est-ce qu'ils avaient retenus de l'histoire "enseignée" à la télévision...

(30 janvier)


Un pays, une histoire?

MONTREAL - Peut-on enseigner la même histoire du Canada à Montréal et à Toronto? Cette question dérangeante, qui refait régulièrement surface, a été au centre de plusieurs discours et d'encore plus de sous-entendus, dans le cadre du congrès d'historiens sur l'avenir de leur discipline. Un congrès pan-canadien, l'un des plus importants jamais organisés au Canada, dont le thème -"l'innovation de l'enseignement et de l'apprentissage de l'histoire"- impliquait, aux yeux de plusieurs, des "innovations" sur la façon d'enseigner l'histoire "nationale" -nationale, au sens de canadienne.

Ce n'est un secret pour personne, même si la façon d'enseigner l'histoire au Québec a aujourd'hui peu à voir avec la "défense de la foi" inculquée il y a quelques décennies -comme est venu le rappeler le cinéaste Jacques Godbout, qui présentait la conférence d'ouverture- il n'en demeure pas moins que les manuels scolaires québécois et canadiens continuent de s'intéresser à des choses différentes, ou aux mêmes choses mais sous des angles souvent étonnamment différents. "Un pays riche de plusieurs histoires" peut-il apprendre à les mettre en commun, ont discuté en atelier Paul-André Linteau, de l'Université du Québec à Montréal, et Jacques Lacoursière, président du Groupe de travail sur l'enseignement de l'histoire au Québec? L'histoire peut-elle vraiment devenir un "outil d'apprentissage de la citoyenneté", comme le souhaite Patrick Watson, historien populaire bien connu au Canada anglais, aujourd'hui attaché à la Fondation CRB? La marche à franchir est sans doute haute, et ceux qui reprochent à l'une ou l'autre des visions de l'histoire -"l'anglo" ou la "franco"- son manque d'objectivité devront se rappeler que l'histoire n'est jamais neutre.

"Le passé n'est pas un matériau brut", insiste Ken Osborne, professeur à la Faculté des sciences de l'éducation de l'Université du Manitoba. C'est un matériau qui change en fonction de l'oeil de l'observateur: jadis, apprendre l'histoire était considéré comme une façon de développer le patriotisme. Puis, de forger le caractère. Puis, d'acquérir une "culture générale", quoi que ce soit que cette expression puisse vouloir dire. Aujourd'hui, on semble plutôt considérer que "apprendre" est secondaire, et que la véritable utilité de l'histoire est... d'apprendre à apprendre. Où insérer là-dedans une histoire qui parle véritablement aux jeunes? Ca risque d'être là le seul véritable défi commun à tous les historiens du XXIe siècle, quelles que soient leurs opinions politiques...

(30 janvier)


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