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La plus vieille plante du monde

La doyenne des plantes vertes vient d'être dénichée par une équipe de chercheurs de l'Université Laval, qui se paient ainsi l'honneur d'être publiés dans la revue Nature.

Ces nouvelles stars, qui n'ont jamais autant parlé aux médias que depuis deux jours, sont Claude Lemieux, Christian Otis et Monique Turmel, du département de biochimie et de microbiologie de l'Université Laval. Ils sont très heureux, même si c'est un peu par hasard qu'ils en sont arrivés là. "Comme nous étudions justement les algues anciennes, nous savions que cette algue microscopique était primitive. Nous étions loin de nous douter qu'elle le serait autant !", raconte Claude Lemieux.

Cette algue, du nom latin Mesostigma viride, aurait très peu changé depuis son apparition, il y a environ un milliard d'années. D'où son apparence un peu étrange : formée d'une seule cellule, elle est recouverte d'écailles et a une forme très caractéristique... malgré sa taille de 10 microns, soit 1/10 de l'épaisseur d'une feuille de papier!

Jusqu'à cette découverte, on connaissait deux groupes de plantes vertes. Le premier renferme les plantes terrestres et un groupe d'algues vertes (les Charophytes) tandis que l'autre comprend toutes les autres algues vertes.

Avec cette découverte, une troisième division s'ajoute et Mesostigma en est l'unique représentante -du moins, pour l'instant.

Pourtant connue depuis 1899, ce n'est qu'après l'étude de l'ADN de cette micro-algue que l'équipe de Claude Lemieux a découvert qu'elle était apparue bien avant ces deux autres groupes végétaux. Auparavant, on supposait que l'ancêtre commun à ces deux groupes était disparu depuis longtemps.
Bien que rare, cette algue pourrait en théorie se retrouver dans n'importe quelle étendue d'eau douce. Cela remet donc en question l'hypothèse selon laquelle les plantes terrestres proviendraient de plantes qui vivaient jadis en eau salée. "Mais il faut être prudents, car le laps de temps pour qu'une espèce évolue de l'eau salée à l'eau douce peut être relativement court. À tout le moins, cela soulève la question de la provenance des plantes terrestres."

Dès que les feux de la rampe s'éteindront, Claude Lemieux et ses collègues se remettront à l'étude des algues anciennes. "J'ai hâte de retourner au laboratoire. Je ne suis pas habitué à toute cette folie, mais nous sommes très fiers de notre découverte", lance le chercheur.

Tout n'est peut-être pas terminé pour cette équipe, puisqu'ils pourraient réaliser d'autres découvertes du genre. " Mesostigma n'est pas nécessairement la plus ancienne plante verte existant encore aujourd'hui, il est possible que nous en trouvions d'autres ".

Anouk Gingras

(11 février)

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