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L'Ile aux trésors
(ASP) - L'Ile d'Orléans, un des joyaux de la région
de Québec, cachait jusqu'à tout récemment
des trésors insoupçonnés : huit espèces
végétales figurant sur la liste des espèces
menacées ou vulnérables du Québec.
C'est en réalisant l'inventaire des plantes de l'île
que Frédéric Poisson, étudiant-chercheur
au Département de phytologie de l'Université Laval,
a fait cette découverte. Étonnamment, c'était
la première fois qu'un tel exercice était accompli.
"Comme l'Ile est déjà passablement connue,
on croyait que tout y avait déjà été
découvert", explique-t-il. "Les botanistes fréquentent
l'Ile d'Orléans depuis longtemps, mais souvent, c'était
pour aller y chercher une plante en particulier. De plus, nous
avons choisi une façon systématique de faire l'inventaire,
et par conséquent plus exhaustive. Mais cela ne nous empêche
pas d'en avoir loupé quelques-unes ! Il faut bien en laisser
aux autres !" ajoute le chercheur à la blague. Il
raconte même qu'un jour, en pique-nique au milieu d'une
journée de travail, lui et une collègue ont découvert
à leurs pieds une espèce d'orchidée qu'ils
n'avaient pas rencontrée pendant les inventaires.
La position géographique de l'Ile d'Orléans
expliquerait l'abondance des espèces rares. L'île
est située à la jonction de plusieurs ensembles
climatiques ; les Laurentides d'un côté, les Appalaches
de l'autre, et le fleuve qui se transforme en estuaire à
son extrémité est. Étant donné qu'elle
est recouverte d'environ un tiers de forêt, cela en fait
aussi un milieu naturel exceptionnel.
Ces huit plantes menacées ou vulnérables font
d'ailleurs partie des 315 espèces jamais répertoriées
sur l'île découvertes par M. Poisson. La plus connue
est l'ail des bois, victime d'une exploitation commerciale abusive.
Les autres formeraient un beau bouquet, puisqu'il s'agit de trois
espèces d'orchidées, une marguerite, une violette,
une rose et une espèce de fougère.
Frédéric Poisson et ses collègues ont
retrouvé ces miraculées principalement dans les
milieux naturels demeurés pratiquement intacts que sont
les boisés, mais aussi dans des endroits surprenants comme
les fossés de drainage entre les champs. En effet, ces
milieux constituent des habitats humides où les plantes
trouvent refuge.
Comme la presque totalité de l'île est privée,
la préservation de ces espèces menacées
ne tient pratiquement qu'à la bonne volonté des
propriétaires. "Nos recherches ont à tout
le moins enclenché une réflexion sur la protection
des milieux privés. Reste à trouver les moyens
pour protéger ces précieux habitats. Pour l'instant,
nous misons sur la fierté des propriétaires de
posséder sur leurs terres de telles richesses."
Anouk Gingras
(7 mars 2000)
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