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semaine du 13 mars 2000

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Sur la piste de l'énergie

(ASP) - La chimie donne parfois l'impression d'avoir atteint le bout de son chemin : c'est jusqu'au grand public qui connaît désormais atomes et molécules, et qui a au moins vaguement entendu parler qu'un atome est composé de particules plus petites... Quant au tableau périodique, avec sa centaine d'éléments, il semble bien avoir fait le tour du jardin de l'Univers, même s'il reste sans doute quelques éléments exotiques à découvrir ici et là.

Et pourtant, il existe des questions fondamentales qui n'ont jamais obtenu de réponses claires. L'énergie qui circule entre les atomes, celle qui les retient en place ou les éloigne, par quel "canal" passe-t-elle? Lorsqu'on dit qu'une particule est chargée électriquement, c'est bien. Mais par où diable s'est donc glissée l'énergie qui l'a "chargée"? Ou encore : comment se fait-il que les dommages infligés à une molécule par une radiation à haute énergie (des millions d'électro-volts, pour les intimes) soient en réalité le résultat d'une multitude d'événements faibles en énergie?

Si vous n'êtes pas familier avec la biologie moléculaire, vous commencez sans doute déjà à vous sentir perdu, à la lecture de la dernière question. Et pourtant, elle ne constitue que la question de départ d'une recherche qui, des années plus tard, a conduit cinq chercheurs de la Faculté de médecine de l'Université de Sherbrooke à publier une étude dans la prestigieuse revue Science, qui étudie en détail les effets de ces radiations à basse énergie sur les molécules. Et par n'importe quelles molécules : celles qui forment l'ADN, la base même de la vie.

Parce que, explique-t-on, arriver à comprendre de quelle façon sont endommagées ces molécules peut ouvrir la porte sur une multitude d'explications relatives à un phénomène fondamental : les mutations. On sait, sur le plan théorique, ce qui entraîne une mutation soudaine : un bris dans la chaîne d'ADN; un dégât quelque part dans cette double hélice qui détermine ce que nous sommes et ce que seront nos enfants. Mais qu'est-ce qui fait qu'une radiation -y compris des radiations tout à fait naturelles- peut entraîner des dégâts, et qu'une autre passe inaperçue? Même les médecins aimeraient bien le savoir, particulièrement ceux qui bombardent les cancéreux avec la chimiothérapie...

Ce qu'ont fait Badia Boudaïffa, Pierre Cloutier, Darel Hunting, Michael A. Huels et Léon Sanche, de l'Université de Sherbrooke, c'est d'abaisser le niveau d'énergie des électrons jusqu'à 3 électrons-volts, soit plus bas que ce qui avait été testé jusqu'ici dans des recherches similaires. Ils ont ainsi pu constater que, même à ce niveau, les électrons laissaient une trace. Et certains laissent plus de traces que d'autres, traces qui peuvent se refléter ultimement par des dégâts sur les composants de base de l'ADN, ou par une augmentation des dégâts déjà présents. Et ça, comme découverte, c'est une première, qui peut avoir d'importantes répercussions dans le champ des sciences de la vie.

(13 mars 2000)

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