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Sur la piste de l'énergie
(ASP) - La chimie donne parfois l'impression d'avoir atteint
le bout de son chemin : c'est jusqu'au grand public qui connaît
désormais atomes et molécules, et qui a au moins
vaguement entendu parler qu'un atome est composé de particules
plus petites... Quant au tableau périodique, avec sa centaine
d'éléments, il semble bien avoir fait le tour du
jardin de l'Univers, même s'il reste sans doute quelques
éléments exotiques à découvrir ici
et là.
Et pourtant, il existe des questions fondamentales qui n'ont
jamais obtenu de réponses claires. L'énergie qui
circule entre les atomes, celle qui les retient en place ou les
éloigne, par quel "canal" passe-t-elle? Lorsqu'on
dit qu'une particule est chargée électriquement,
c'est bien. Mais par où diable s'est donc glissée
l'énergie qui l'a "chargée"? Ou encore
: comment se fait-il que les dommages infligés à
une molécule par une radiation à haute énergie
(des millions d'électro-volts, pour les intimes) soient
en réalité le résultat d'une multitude d'événements
faibles en énergie?
Si vous n'êtes pas familier avec la biologie moléculaire,
vous commencez sans doute déjà à vous sentir
perdu, à la lecture de la dernière question. Et
pourtant, elle ne constitue que la question de départ
d'une recherche qui, des années plus tard, a conduit cinq
chercheurs de la Faculté de médecine de l'Université
de Sherbrooke à publier une
étude dans la prestigieuse revue Science, qui
étudie en détail les effets de ces radiations à
basse énergie sur les molécules. Et par n'importe
quelles molécules : celles qui forment l'ADN, la base
même de la vie.
Parce que, explique-t-on, arriver à comprendre de quelle
façon sont endommagées ces molécules peut
ouvrir la porte sur une multitude d'explications relatives à
un phénomène fondamental : les mutations. On sait,
sur le plan théorique, ce qui entraîne une mutation
soudaine : un bris dans la chaîne d'ADN; un dégât
quelque part dans cette double hélice qui détermine
ce que nous sommes et ce que seront nos enfants. Mais qu'est-ce
qui fait qu'une radiation -y compris des radiations tout à
fait naturelles- peut entraîner des dégâts,
et qu'une autre passe inaperçue? Même les médecins
aimeraient bien le savoir, particulièrement ceux qui bombardent
les cancéreux avec la chimiothérapie...
Ce qu'ont fait Badia Boudaïffa, Pierre Cloutier, Darel
Hunting, Michael A. Huels et Léon Sanche, de l'Université
de Sherbrooke, c'est d'abaisser le niveau d'énergie des
électrons jusqu'à 3 électrons-volts, soit
plus bas que ce qui avait été testé jusqu'ici
dans des recherches similaires. Ils ont ainsi pu constater que,
même à ce niveau, les électrons laissaient
une trace. Et certains laissent plus de traces que d'autres,
traces qui peuvent se refléter ultimement par des dégâts
sur les composants de base de l'ADN, ou par une augmentation
des dégâts déjà présents. Et
ça, comme découverte, c'est une première,
qui peut avoir d'importantes répercussions dans le champ
des sciences de la vie.
(13 mars 2000)
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