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La couche d'ozone plaide non-coupable
(ASP) - Les lacs nordiques seraient plus sensibles aux changements climatiques
qu'à une diminution "moyenne" de la couche d'ozone. C'est
ce qu'ont découvert deux chercheurs de l'Université Laval
grâce à une technique qui représente en même temps
un exploit dans le domaine. Une technique permettant d'étudier l'évolution
de l'écologie de ces lacs depuis 6000 ans. Il publient leurs résultats
dans l'édition du 30 mars de la revue Nature.
C'est autour du lac Queen's, situé au centre des Territoires du
Nord-Ouest, que le géographe Reinhard Pienitz et le biologiste Warwick
F. Vincent du Centre d'études nordiques, ont choisi de remonter le
temps pour connaître l'histoire climatique.
D'abord, ce qui détermine la quantité de rayons ultraviolets
qui pénètrent les profondeurs des lacs, c'est la densité
de l'écran naturel créé par les matières organiques
colorées dissoutes dans l'eau qui proviennent de la végétation
terrestre environnante. On peut facilement observer cet écran naturel
dans les lacs et rivières d'ici : c'est la couleur jaune ou
brune de l'eau.
L'écran naturel des lacs fait donc obstacle aux rayons ultraviolets,
qui peuvent s'avérer nocifs pour la flore aquatique. Cet équilibre
est très fragile dans les lacs subarctiques: la végétation
terrestre étant moins abondante, l'écran est plus mince et
un subtil changement de climat peut tout bouleverser.
D'un autre côté, l'écran naturel des lacs restreint
également le passage de la lumière. Pienitz et Vincent ont
découvert qu'il y avait eu un réchauffement climatique il
y a 3000 à 5000 ans, dans le Nord du Canada. Leur affirmation repose
sur le fait que plus il fait chaud, plus la végétation terrestre
prolifère; donc, plus l'écran naturel à la surface
des lacs s'épaissit. Les rayons du Soleil ont alors peine à
le traverser, ce qui a des effets sur l'écosystème aquatique,
effets que ces deux chercheurs ont pu mesurer en étudiant les sédiments
retirées des fonds marins. Ils "contiennent des résidus
de diatomées, un type d'algue microscopique". En déterminant
la proportion des différentes espèces de diatomées
(celles qui ne vivent qu'au fond du lac seront plus ou moins prospères
suivant qu'elles ont reçu ou non beaucoup de lumière) à
différentes époques, on déduit le reste, explique Warwick
Vincent.
Aujourd'hui, le réchauffement global bouleverse ces écosystèmes.
Et ce ne sont pas que les lacs nordiques qui sont touchés :
tous les cours d'eau de la planète s'en ressentent. "Nous avons
déterminé également que les fleuves et rivières
provenant de Sibérie sont eux aussi davantage sensibles aux changements
climatiques qu'à la diminution de la couche d'ozone", ajoute
Vincent.
Anouk Gingras
(31 mars)
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