Un cerveau en pleine croissance
MONTREAL - Il n'y a pas que les jambes d'un enfant qui grandissent: son
cerveau aussi. A mesure qu'il apprend à marcher, à parler,
qu'il découvre de nouveaux horizons, qu'il acquiert de nouvelles
capacités, tout un réseau se forme à l'intérieur
de sa matière grise, lequel détermine petit à petit
l'individu à venir.
Si on avait jusqu'ici une connaissance théorique de cette croissance,
notamment à partir de l'analyse de cerveaux de personnes décédées,
voilà qu'on vient pour la toute première fois de la "voir":
grâce à l'imagerie par résonnance magnétique,
un groupe de chercheurs de l'Institut neurologique de Montréal, associé
à l'Université McGill, et de l'Institut américain de
santé mentale, ont pu littéralement filmer le développement
des nouvelles "routes" suivies par les neurones chez 111 enfants
et adolescents, de 4 à 17 ans.
Outre qu'ils ont ainsi pu obtenir une information de première
main sur le type de croissance associé à chaque âge
-et confirmer que la croissance des axones et synapses se poursuit bel et
bien jusqu'à l'adolescence- les chercheurs, dirigés par le
neurologue Tomas Paus, de l'Université McGill, écrivent dans
la dernière édition de la revue Science qu'ils ont
peut-être mis le doigt sur une nouvelle méthode pour déceler
des désordres neurologiques tels que la schizophrénie, alors
qu'ils n'en sont encore qu'à un stade préliminaire.
(22 mars 1999)
Sherbrooke numéro un
SHERBROOKE - La Faculté de médecine de l'Université
de Sherbrooke s'est classée au premier rang des 16 facultés
de médecine canadiennes aux examens d'aptitude du Conseil médical
du Canada de 1998. Elle occupe le premier rang pour la partie écrite,
et le deuxième pour la partie orale.
Dans le domaine de la gynéco-obstétrique, de la psychiatrie,
de la pédiatrie et de la chirurgie, les étudiants de l'Université
de Sherbrooke se sont classés premiers, tandis qu'ils se classent
deuxièmes en médecine et en médecine sociale et préventive.
(18 mars 1999)
A quoi servent nos 100 000 gènes?
MONTREAL - Dans moins de cinq ans, en l'an 2003, l'ensemble de notre
bagage génétique, notre génome, aura été
décodé: le fameux Projet du génome humain aura alors
connu son aboutissement, et les savants auront à leur disposition
une "carte géographique" de l'ensemble de nos 100 000 gènes.
Mais restera alors une tâche encore plus monumentale à accomplir:
à quoi servent ces 100 000 gènes? Quelques scientifiques ont
déjà un pied dans cette "phase 2", dont Steven Michnick,
du département de biochimie de l'Université de Montréal,
à qui on doit une méthode (Protein Fragment Complementation
Assay) qui permet de partir d'un gène connu pour explorer son rôle
dans certaines fonctions -ou l'absence de fonctions- de notre organisme.
Il s'agit en gros de faire interagir les produits de deux gènes,
et de regarder ce qui se passe. En d'autres termes, cette méthode
aide à déchiffrer l'information échangée d'une
protéine à l'autre.
Steven Michnick et ses collaborateurs travaillent là-dessus depuis
près de deux ans, et on leur doit un article, paru en février
dans Science, sur un aspect particulier de cette "stratégie"
(au titre réservé aux initiés: "Erythropoietin
Receptor Activation by a Ligand-Induced Conformation Change").
(16 mars 1999)
La grosse facture de l'obésité
Le coût annuel du traitement de l'obésité au Canada
s'élève désormais à 1,8 milliard$. Ce chiffre
représente 2,4% des dépenses totales en santé au Canada
en 1997, et les chercheurs qui sont arrivés à ce total précisent
qu'ils n'ont pas additionné les coûts indirects: perte de productivité
due à l'invalidité et au décès prématuré,
restrictions psychologiques et sociales que subissent les personnes obèses,
etc.
Le problème est loin d'être innocent, lit-on dans cette
étude parue dans le Journal de l'Association médicale canadienne,
puisqu'un tiers des Canadiens courent un risque accru d'invalidité
ou de décès prématuré à cause de l'obésité.
Le Dr. C. Laird Birmingham, professeur de médecine interne à
l'Université de Colombie-Britannique, qui a dirigé cette étude,
affirme que jusqu'à 20% des cas d'hypertension, d'embolie pulmonaire
(présence d'un caillot sanguin dans les poumons), de diabète
de type 2 et de calculs biliaires peuvent être attribués à
l'obésité. Par ailleurs, s'il faut en croire les Canadian
Heart Health Surveys, près de la moitié de la population
canadienne a un excès de poids et un Canadien sur six est obèse.
Dans un éditorial accompagnant cette étude, David Lau,
professeur de médecine à l'Université d'Ottawa, réclame
de ses collègues un "passage à l'action": le coût
élevé de l'obésité, dit-il, devrait inciter
tous et chacun, "et non seulement les spécialistes et les chercheurs
en obésité", à prévenir et à prendre
en charge cette maladie courante".
(12 mars 1999)
Cancer du sein: le mythe du problème conjugal
QUEBEC - La croyance populaire: plusieurs hommes quittent leur conjointe
lorsqu'elle est atteinte d'un cancer du sein. La réalité:
le taux de séparation n'est pas plus élevé chez ces
femmes que chez les autres.
Les couples qui s'entendaient bien au moment de l'annonce de la maladie
réussissent à composer avec la situation ou trouvent de l'aide
pour y faire face, affirment les chercheurs du Groupe de recherche en épidémiologie
de l'Université Laval, qui démolissent ainsi un mythe entretenu
depuis longtemps, entre autres par les magazines féminins... et glissent
au passage "qu'il est à espérer que (ces magazines) diffusent
aussi des résultats d'études scientifiques comme la nôtre.
Ils contribueraient peut-être ainsi à diminuer la détresse
des femmes qui ont eu ou qui auront un jour un cancer du sein".
Les chercheurs Michel Dorval et Elizabeth Maunsell, en collaboration
avec leurs collègues manitobaines Jill Taylor-Brown et Marylin Kilpatrick,
ont comparé la situation d'un groupe de femmes pendant les huit années
ayant suivi leur diagnostic de cancer du sein avec celui d'un groupe "sans
cancer". Entre la troisième et la huitième année,
10% des patientes ont vécu une séparation, contre 11,5% parmi
les femmes du groupe-témoin. L'étude est parue dans janvier
dans le Journal of the National Cancer Institute.
(12 mars 1999)
Savez-vous porter des gants?
QUEBEC - A peine 41% des médecins porteraient des gants dans les
cas où cette mesure est recommandée. Et ceci, en dépit
du fait que 83% considèrent que le port des gants lorsqu'il y a contact
avec les fluides corporels d'un patient est une mesure à laquelle
ils sont très favorables. On retrouve ces résultats dans l'édition
de décembre du American Journal of Infection Control, sous
la plume de Gaston Godin, de la Faculté des sciences infirmières
de l'Université Laval, Herminé Naccache et Christian Fortin,
du Centre de santé publique de Québec.
Leur étude a été menée auprès de quelque
700 médecins québécois.
La raison de cet écart entre la parole et l'acte? La pression
sociale, tout simplement, jugent les auteurs: seulement 43% des médecins
croient que le port systématique des gants est la norme parmi leurs
collègues. Par ailleurs, l'étude indique que la probabilité
qu'un médecin porte des gants est trois fois moins élevée
s'il a plus de 40 ans.
(11 mars 1999)
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