Un ennemi salé
MONTREAL - Chaque année, des récoltes sont perdues à
travers le monde à cause d'un ennemi méconnu: le sel. Et aider
les plantes à développer une résistance au sel s'est
toujours avéré extrêmement complexe. Un biologiste de
l'Université Concordia croit que la solution réside dans le
génie génétique.
Patrick Gulick n'en est pas à ses premières armes: il a
commencé à se pencher sur cette question il y a 14 ans, alors
qu'il effectuait un post-doctorat à l'Université de Californie
à Davis. "Beaucoup d'autres caractéristiques, comme la
résistance aux maladies, sont faciles à trouver, explique-t-il
au journal de l'Université Concordia, de sorte que vous pouvez être
certain qu'un seul gène est responsable. Mais avec la résistance
au sel, plusieurs gènes sont impliqués."
Son équipe a par exemple découvert un gène, ES147,
présent dans l'herbe à blé, une plante très
tolérante au sel. Ils l'ont injecté à titre de test
dans une "plante de laboratoire", l'Arabadopsis. Chou blanc:
l'Arabadopsis "améliorée" est toujours aussi
mal à l'aise dans un environnement salin. En revanche, on constate
tout de même une réponse au niveau génétique:
autrement dit, on a bel et bien identifié un gène qui contrôle
une partie de la "réponse au sel" de la plante. "A
présent que nous avons trouvé cela, assure le Dr Gulick, nous
pensons pouvoir trouver des gènes qui contrôlent l'ensemble
du système."
(26 mars 1999)
La santé face à la toxicologie
MONTREAL - L'Université de Montréal vient d'annoncer le
lancement de sa nouvelle Chaire en analyse des risques toxicologiques pour
la santé humaine. Le département de médecine du travail
et d'hygiène du milieu qui chapeaute cette chaire espère la
voir devenir un centre de référence en toxicologie environnementale.
Entre autres objectifs, la mise au point d'outils permettant de fixer les
normes, les critères et les programmes de lutte contre la pollution.
(26 mars 1999)
Il arrive...
Après avoir obtenu au début du mois l'approbation de Santé
Canada, le célèbre Viagra arrive cette semaine sur les tablettes
des pharmaciens. La compagnie Pfizer a toutefois pris soin de préciser
aux intéressés qu'ils seraient bien avisés de réserver
leur dose, la demande risquant fort d'excéder l'offre -le contraire
eût été étonnant.
Le Viagra, de son petit nom citrate de sildénafil, une pilule
bleue en forme de losange qui favorise l'érection et a constitué
le succès pharmaceutique de la décennie, sinon du siècle,
lors de sa mise en marché aux Etats-Unis l'an dernier, a déjà
commencé à faire l'objet de prescriptions de la part de médecins,
depuis l'approbation par Santé Canada. On évalue à
300 000 le nombre de Canadiens souffrant de ce qu'on appelle une dysfonction
érectile, et chaque pilule de Viagra coûte de 12 à 13$.
(26 mars 1999)
Un oeil sur les neurones
MONTREAL - Connaissez-vous la microscopie confocale? L'Université
de Montréal pourra bientôt en faire: un microscope confocal
deux-photons permet de visualiser de faibles, très faibles, signaux
lumineux dans des tissus. Le Groupe de recherche sur le système nerveux
vient de faire l'acquisition d'un de ces appareils dernier cri -le premier
du genre au Québec et le deuxième au Canada- grâce à
une subvention de 951 000$ de la Fondation canadienne pour l'innovation.
Il permettra d'effectuer des observations "en direct" de notre
activité neuronale. L'énergie déployée pour
faire les observations est si minime et si bien ciblée que les tissus
observés courent moins de risque d'être endommagés qu'avec
les "jets" de lumière traditionnellement utilisés.
On peut même faire des observations de cellules dans le cerveau vivant
sans détruire les "circuits".
(25 mars 1999)
Une pincée de vinaigre, une goutte d'encre
QUEBEC - Des chercheurs en foresterie mettent au point une technique
artisanale de coloration des champignons: artisanale, puisqu'elle donne
l'impression de sortir d'une cuisine. "Encre et vinaigre", commence
l'article publié en décembre par une revue internationale
de microbiologie, sous la plume d'Yves Piché, Horst Vierheilig et
Andrew Coughlan, du Centre de recherche en biologie forestière de
l'Université Laval.
En quoi le fait de colorer des champignons avec de l'encre et du vinaigre
concerne-t-il les scientifiques? Parce que, d'une part, les champignons
doivent être colorés par les microbiologistes pour faciliter
leur observation au microscope. Et que d'autre part les colorants chimiques
actuellement utilisés par ces experts scientifiques en mycorhizes
-champignons qui s'associent aux racines de certains arbres- posent des
risques pour la santé et l'environnement.
L'encre et le vinaigre pourraient de plus être appréciés
des laboratoires des pays en voie de développement, puisqu'ils sont
pas mal moins coûteux que les colorants chimiques.
(24 mars 1999)
La science à l'honneur au Salon du livre
PARIS - La science est beaucoup plus visible au Salon du livre, cette
année. Pour la première fois, les éditeurs scientifiques
ont été regroupés dans une "Allée des sciences".
En tout, c'est pas moins de 25 maisons d'édition qui exposent leurs
publications techniques, pédagogiques ou de vulgarisation.
Les éditeurs Masson et Elsevier, les revues Pour la science
et Eureka, ont tous pignon sur... allée!
L'allée des sciences est délimitée d'une part par
un espace consacré à la presse à imprimer de Gutenberg,
et de l'autre par le "Bar des sciences". Ce lieu original permet
aux chercheurs, aux journalistes spécialisés et au public
de se réunir pour des conférences et des débats. Le
célèbre généticien Axel Kahn, par exemple, y
a discuté de clonage avec un auteur... de science-fiction!
Une absence remarquée cependant: celle de Québec Science,
dont le kiosque se retrouve passablement à l'écart. En fait,
en dépit de ses initiatives remarquées outre-frontières
en vulgarisation scientifique, le Québec ne se retrouve pas plus
dans cette allée qu'au palmarès des premiers Prix du livre
scientifique, remis le 21 mars. Ces prix ont été instaurés
cette année par le magazine français Science & Vie
pour saluer le dynamisme de la vulgarisation francophone. Dans la catégorie
Essai, la récompense -une petite stèle égyptienne évoquant
la transmission du savoir par l'écriture- a été décernée
à Michel Morange pour La Part des gènes (Éd.
Odile Jacob), tour d'horizon des découvertes en génétique
et des dangers. Figures du ciel! de Marc Lachieze-Rey et Jean-Pierre
Luminet (Éd. du Seuil/Bibliothèque Nationale), a été
couronné Beau Livre, tandis que le prix Pédagogie revenait
au coloré Les Abeilles de Minh-Hà Pham-Delègue
(Éd. de la Martinière). Une surprise: l'attribution d'un prix
spécial non-prévu au mathématicien Denis Guedj pour
un roman original qui a charmé le jury, Le Théorème
du perroquet (Éd. du Seuil).
Olivier Lagueux
(23 mars 1999)
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